Viande halal : la presse fustige une polémique "nauséabonde" qui pourrit la campagne
Le sujet éclipse la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy à l'émission "Des paroles et des actes", sur France 2, dans les colonnes des éditorialistes.
De l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, ne retiendra-t-on que la polémique sur la viande halal ? C'est ce que semblent penser les éditorialistes mercredi 7 mars, au lendemain de la prestation du candidat de l'UMP dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2.
Le président candidat est d'ailleurs revenu sur cette controverse sur le plateau de David Pujadas. "Je conteste la polémique qu'a faite madame Le Pen. Elle sent mauvais, cette polémique. On voit bien pourquoi elle le fait." Et d'assurer qu'il n'a "jamais changé de position" sur le sujet, mais cherché à proposer une mesure de bon sens - l'étiquetage des produits halal - pour apaiser les esprits.
"Echec" de l'entrée en campagne de Sarkozy
"Un échec parce qu'il s'est engagé dans une course 'à droite toute', suicidaire dans une France qui n'a cessé de s'ancrer à gauche à chaque scrutin depuis le début de son quinquennat", analyse Hervé Chabaud dans L'Union et L'Ardennais.
"Embourbé dans un improbable débat halal-casher"
Or, "on le sait, la semaine est cruciale pour Nicolas Sarkozy, écrit Midi Libre. Capitale pour son avenir présidentiel." Le quotidien décrit un président candidat menacé par des sondages "en berne et embourbé dans un improbable débat halal-casher".
"Parvenir, en 2012, sur un sujet pareil, à susciter une grotesque guerre de religions et à se faire donner des leçons de sereine laïcité par les représentants des musulmans et des juifs de France relève de l'exploit, désopilant s'il n'était nauséeux et inflammable", relève de son côté Nicolas Demorand dans Libération.
La présidentielle, "une boucherie"
Pour Didier Louis, du Courrier picard, la présidentielle est devenue "une boucherie où l'on s'étripe sur des sujets fantasmatiques. Une boucherie pour les idées, réduites en charpie, à un mot : halal."
"Attention, que le halal ne sonne pas l'hallali de la majorité", renchérit L'Est Républicain. Car, comme le rappelle Dominique Greiner, dans La Croix, remettre en question les prescriptions sur l'alimentation halal ou casher, "c'est déjà piétiner un droit fondamental" inscrit au premier article de la Constitution française.
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