Désintox. Oui, les retraites de sénateurs sont bien financées l’État.
D'où vient l'intox ?
Sur Sud Radio, le chef des sénateurs républicains, Bruno Retailleau, a indiqué que le régime de retraite de la chambre haute, l’un des systèmes de pension les plus généreux de France, allait être modifié, mais sans être supprimé : «Nous allons repousser de deux années [l’âge de départ], et nous allons faire un certain nombre de propositions pour l’adapter. [...] mais c’est un régime autonome pour nous, qui ne nécessite pas d’intervention de l’Etat, parce que l’on cotise beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que les députés, on est à 20 %.»
Pourquoi c’est faux ?
Bruno Retailleau, comme la plupart des Sénateurs, justifie les privilèges de leur système de retraite en affirmant que celui-ci est équilibré, et n'a pas besoin de subsides publics.... C'est vite dit.
Pour le vérifier, il faut se plonger dans le fonctionnement du régime bien particulier des sénateurs.
Leur retraite est tout d’abord financée pour partie par un trésor de guerre, que le sénat s’est constitué au fil du temps et qui est placé notamment en produits financiers. Mais aussi par une surcotisation des sénateurs, comme le dit Bruno Retailleau. Leur contribution est ainsi de quatre points supérieure à celle des députés.
Mais ce n’est pas tout : cette surcotisation concerne également leur employeur. Ainsi, le Sénat cotise très généreusement pour ses membres, autour de 30%, contre 22 % pour l’Assemblée nationale, et seulement 16 % pour les employeurs du secteur privé. Or le Sénat est bien financé… par l’Etat. Difficile de dire, donc, comme le fait Retailleau, que leur régime «autonome» ne connaît pas d’intervention de la puissance publique.
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