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Nouvelle porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye a-t-elle vraiment dit "la meuf est dead" à propos de Simone Veil ?

La petite phrase avait été rapportée par "Le Canard enchaîné" en août 2017 et Sibeth Ndiaye avait démenti. Selon "Le Point", celle qui était alors conseillère presse de l'Elysée avait en réalité dit "la meuf est morte" à un journaliste qui l'interrogeait sur le décès de Simone Veil. Une version dont franceinfo a eu confirmation.

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Sibeth Ndiaye, alors conseillère presse de l'Elysée, le 14 mai 2017, à Paris. (MARTIN BUREAU / AFP)

Son arrivée au poste de porte-parole du gouvernement, lundi 1er avril, a vu une petite phrase revenir sur le devant de la scène. "Depuis la nomination de Sibeth Ndiaye, des phrases compromettantes lui sont attribuées", nous écrit un internaute, dans le live de franceinfo. Notre lecteur se demande plus particulièrement si la nouvelle secrétaire d'Etat a vraiment déclaré "la meuf est dead" lors de la mort de Simone Veil, en juin 2017. Ces propos ont été abondamment relayés par des internautes critiques de l'annonce des nouvelles fonctions de Sibeth Ndiaye, dimanche 31 mars. "Merci de nous éclairer et de dénoncer d’éventuelles calomnies", nous demande notre lecteur.

L'un des nombreux messages postés sur Facebook, le 31 mars 2019, après la nomination de Sibeth Ndiaye au gouvernement. (FACEBOOK)

Cette citation est parue pour la première fois dans Le Canard enchaîné du 2 août 2017. L'hebdomadaire satirique affirmait que Sibeth Ndiaye, alors conseillère presse de l'Elysée, avait été sollicitée par un journaliste qui lui demandait la confirmation de la mort de Simone Veil et avait répondu par texto "Yes, la meuf est dead". La phrase rapportée avait déjà été très critiquée à l'époque, et Sibeth Ndiaye l'avait rapidement démentie, de façon lapidaire, auprès de LCI.

Le SMS est totalement faux.

Sibeth Ndiaye

à LCI, en août 2017

Un an plus tard, en août 2018, Le Point livre une autre version de ce texto, dans un portrait de Sibeth Ndiaye (article payant) écrit par la journaliste Gaël Tchakaloff. Cette dernière affirme avoir été reçue, en mai, dans le bureau de la conseillère presse, qui lui aurait alors montré, sur son téléphone, "les preuves de [sa] bonne foi". "En réponse à un journaliste t’interrogeant sur la possibilité d’obsèques nationales, tu as – en réalité – écrit : 'Aucune idée, la meuf est morte depuis moins de vingt-quatre heures'", affirme-t-elle. "La meuf est morte" et non pas "la meuf est dead", une légère nuance dont franceinfo a obtenu confirmation. "Elle a raconté à plein de journalistes qu'elle n'avait pas écrit 'dead', mais elle ne voyait pas que le vrai problème, c'est le mot 'meuf'", commente un journaliste que nous avons interrogé.

Mentir pour le président ? "Des paroles tronquées"

Sibeth Ndiaye a également fait l'objet de nombreuses critiques pour une seconde citation qui lui est attribuée : "J'assume parfaitement de mentir pour protéger le président." Des membres du Rassemblement national ont même partagé un visuel avec ses propos, à l'instar du porte-parole Julien Sanchez : "Le mensonge devient officiellement porte-parole du gouvernement", conclut-il sur son compte Twitter. La phrase est citée dans un article de L'Express, paru en juillet 2017, et consacré à la communication "verrouillée" de l'Elysée.

La conseillère presse avait ensuite contesté ces propos, rappelle Libération. Lors de son premier point presse, lundi, elle a dénoncé "des paroles sorties de leur contexte" et "tronquées". "Elles visaient à protéger la vie privée du président de la République dans un moment de vie personnelle, ce qui était ma fonction à l'époque", affirme Sibeth Ndiaye. "Aujourd'hui, en tant que ministre, j'ai une nouvelle responsabilité, a-t-elle poursuivi. Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, dans mon rôle de porte-parole du gouvernement, l'engagement qui est le mien, c'est que les propos que je tiendrai sont des propos qui refléterons l'action du gouvernement et qui auront vocation à la rendre plus intelligible, plus claire." La nouvelle secrétaire d'Etat a conclu en appelant les journalistes à la juger "sur les propos qu'[elle] tien[t] et non pas sur ceux [qu'on lui] prête".

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