Prison avec sursis requise contre des militants de Greenpeace
Le parquet a demandé des peines de quatre à six mois avec sursis contre neuf activistes qui s'étaient introduits illégalement dans la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), en décembre 2011.
Sur le chemin qui les conduisait au tribunal correctionnel de Troyes (Aube), les neuf militants de Greenpeace ont été chaleureusement salués par leurs amis activistes, rassemblés en nombre vendredi 20 janvier. Mais l'ambiance était tout autre à l'intérieur du bâtiment. Le procureur a requis de quatre à six mois de prison avec sursis à leur encontre pour s'être introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, en décembre 2011.
Une amende de 1 000 à 1 500 euros a par ailleurs été réclamée pour chacun des prévenus. Le procureur a estimé que l'objectif des militants de Greenpeace était de "faire peur à la population" et de "vouloir faire croire à un niveau de risque qui n'est pas celui de la réalité".
"Mettre en évidence la faiblesse de la sécurité dans les centrales"
Poursuivis pour "violation de locaux professionnels" et "dégradations en réunion", ils encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, bien au-delà des peines normalement prévues pour une intrusion sur un site nucléaire, à savoir six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende, selon leur avocat, Alexandre Faro. Plusieurs prévenus sont également poursuivis pour refus de se soumettre à un prélèvement ADN.
L'objectif des militants écologistes était de "mettre en évidence la faiblesse de la sécurité dans les centrales". Le 5 décembre 2011, trois hommes et six femmes, âgés de 22 à 60 ans, s'étaient introduits dans la centrale de Nogent-sur-Seine, déjouant la surveillance des gendarmes. Devant le tribunal, tous ont assumé l'opération, évoquant "une action d'utilité publique" et "une responsabilité collective".
Pour Jean-Pierre Mignard, l'un des avocats d'EDF, l'exploitant de la centrale, "dans une société démocratique, il y a d'autres manières d'agir pour exprimer son opposition (...). Pas question de demander réparation civile aux militants. Le moment venu, ce sera à Greenpeace de rendre des comptes."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.