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A l'UMP, Copé prône la méthode Coué après la défaite de Sarkozy

Réunis à Paris lundi après-midi, les responsables du parti ont juré qu'ils étaient plus unis que jamais, préférant débattre sur les raisons de la défaite une fois les législatives passées. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, tient une conférence de presse au siège de son parti, le 7 mai 2012. (PIERRE VERDY / AFP)

Circulez, y'a rien à voir ! Au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy, ne comptez pas sur les responsables de l'UMP pour se livrer au grand déballage : l'heure est à "l'union", à "l'unité", au "rassemblement".

Convoqués au siège du parti, lundi 7 mai, pour discuter de la stratégie à adopter pour renverser la vapeur aux législatives de juin, les ténors de l'UMP se sont astreints à une méthode Coué redoutablement efficace. A tel point maîtrisée qu'à la sortie du bureau politique, le secrétaire général adjoint du parti, Marc-Philippe Daubresse, réfute un quelconque "échec" de Nicolas Sarkozy : 

Eric Woerth, ministre du Travail jusqu'en 2010 voit, lui, dans le score obtenu par le président sortant (48,37%), "un résultat extraordinairement honorable". D'autant plus honorable qu'en raison de la proportion importante de bulletins blancs ou nuls, "François Hollande a été élu avec moins de 50% des votants", soulignent plusieurs ministres. 

Hors de question, donc, de s'interroger sur les raisons de la défaite de Nicolas Sarkozy. Et si certains, comme Jean-Pierre Raffarin, Laurent Wauquiez ou Chantal Jouanno, font part de leurs réserves, Jean-François Copé, lui, répète que "le temps n'est pas venu à l'exégèse de cette campagne". "On a une priorité, ce sont les élections législatives. Il est hors de question de se laisser détourner de cette priorité", abonde l'un de ses meilleurs ennemis, son prédécesseur Xavier Bertrand.

Hors de question également de s'interroger sur la stratégie à adopter à l'égard du Front national et sur les multiples triangulaires qui se profilent pour l'UMP. "Il n'y aura pas de triangulaires ! C'est un faux débat !" balaye Chantal Brunel, députée de Seine-et-Marne, alors que le FN pourrait se maintenir dans quelque 350 des 577 circonscriptions. La ligne reste donc la même qu'avant la présidentielle : pas d'alliance ni de discussion avec le parti de Marine Le Pen. 

Turbulences estivales en vue à l'UMP

Pour l'instant, l'heure est officiellement au rassemblement, pour tenter d'éviter une lourde défaite au scrutin des 10 et 17 juin. D'ici là, les élus et responsables de l'UMP sont priés de bien vouloir serrer les rangs.

A la sortie du bureau politique, le député Eric Ciotti se félicite d'"une unité d'action" autour d'"une équipe soudée et rassemblée". "Nous avons une détermination, une unité, un esprit de rassemblement de toutes les sensibilités et de tous les talents jamais vus à droite et au centre depuis bien longtemps", s'enthousiasme le jeune secrétaire national, Guillaume Peltier. Même point de vue pour la secrétaire d'Etat Jeanette Bougrab, qui s'essaye à la métaphore footballistique :

Derrière l'image d'unité, les dirigeants de l'UMP promettent en tout cas que "le temps viendra" d'analyser les résultats de l'élection présidentielle. Autrement dit, qu'il faudra bien, une fois les élections législatives passées, revenir sur ce qui a dysfonctionné au cours de la campagne. La perspective d'un congrès à l'automne pour renouveler les instances dirigeantes devrait constituer une occasion parmi d'autres. De quoi laisser présager un été bouillant à l'UMP...

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