Cet article date de plus de douze ans.

Rassurée par le plan d'aide européen, la Bourse de Madrid respire

La Bourse de Madrid a bondi de 5% à l'ouverture, et l'action de Bankia a pris 18%. Un plan de sauvetage des banques espagnoles a été adopté ce week-end.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La Bourse de Madrid, en novembre 2011. (JUAN MEDINA / REUTERS)

Détente à Madrid. Après des semaines d'incertitude, la Bourse a ouvert en forte hausse lundi 11 juin, de plus de 5%. Moteur de ce bond, les valeurs bancaires. La plus emblématique d'entre elles, Bankia, a pris 18%. Une réaction logique après l'annonce, samedi, du plan d'aide européen, qui pourrait se chiffrer à 100 milliards d'euros. Il doit permettre d'assainir les banques espagnoles, mais la quatrième économie de la zone euro reste fragile.

• Les valeurs bancaires à la fête

Après avoir franchi les 5%, l'indice espagnol Ibex-35 a gagné 4,6% à 9h14. Santander, la première banque de la zone euro par capitalisation, a progressé de 7,16%. BBVA a pris 7,98%, CaixaBank s'est envolé de 10,64%. Et surtout, Bankia s'est envolée de 18,56%. Cette banque, la troisième par les actifs, vient de bénéficier d'un plan de sauvetage public de 23,5 milliards d'euros. Le rebond de l'action de Bankia est à tempérer, puisque le titre reste à un tiers de sa valeur par rapport à son cours d'introduction en Bourse en juillet 2011. L'annonce début mai de ce plan d'aide, le plus cher de l'histoire de l'Espagne, avait précipité la crise espagnole.

• Le taux d'emprunt se détend avant de repartir à la hausse

Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne est passé sous les 6% sur le marché obligataire dans la matinée. Mais la tendance s'est inversée à la mi-journée. Vers 13h20, le rendement espagnol se tendait à 6,34%. Le marché obligataire est le marché sur lequel les entreprises et les Etats se financent. Le taux d'emprunt est le reflet du risque que prend le créancier en prêtant des liquidités. S'il monte, cela signifie que les créanciers font moins confiance à l'emprunteur. Pour l'Espagne, les taux avaient atteint des sommets historiques.

• Des réactions logiques au plan de sauvetage

Samedi, après plusieurs heures d'incertitude, l'Eurogroupe s'est accordé sur un plan de sauvetage des banques espagnoles. Dans la foulée, dimanche, le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé avoir "fait pression" pour obtenir une "ligne de crédit", alors qu'officiellement l'Espagne avait jusque-là freiné des quatre fers.

Après des semaines de tergiversations, l'Espagne, pressée de toutes parts, a fini par se résoudre à demander une aide financière pour éviter la faillite de certaines de ses banques, plombées par des actifs immobiliers risqués. L'enveloppe pourrait atteindre jusqu'à 100 milliards d'euros. Elle fait du pays le quatrième Etat après l'Irlande, le Portugal et la Grèce à bénéficier d'un renflouement de l'Union monétaire. Il reste toutefois à définir les contours exacts de cette aide et il semble que cela soit pour cette raison que le taux d'emprunt est remonté.

• Dans le monde, Bourses en hausse, taux d'emprunt en baisse

Il n'y a pas que Madrid qui ait le sourire. Vers 9h20, la place de Paris gagnait 2,06%, Londres 1,78%, Francfort 2,42% et Milan 2,12%. En Asie, les marchés boursiers ont eux aussi semblé soulagés. Tokyo a gagné 1,96%, tandis que Hong Kong prenait 2,29%. La Chine, très importante détentrice de dette souveraine, a salué le plan d'aide. Sur le marché de la dette, les taux des emprunts à 10 ans des pays fragilisés par la crise se sont détendus, dans le sillage de l'Espagne.

Mais "les problèmes de l'Europe sont loin d'être terminés", a toutefois tempéré Kenichi Hiramo, analyste chez Tachibana Securities, cité par l'agence Dow Jones. Ce rebond des marchés financiers risque en effet d'être de courte durée, préviennent certains analystes. Et pour cause, l'incertitude plane sur l'issue des élections législatives en Grèce dimanche prochain, au cours desquelles le pays joue sa survie dans la zone euro.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.