La fin des ennuis judiciaires de DSK aux Etats-Unis en trois actes
La signature d'un accord financier avec Nafissatou Diallo met un terme au volet civil de l'affaire d'agression sexuelle. Francetv info revient sur ce feuilleton.
DSK - L'audience aura duré une dizaine de minutes, lundi 10 décembre au tribunal du Bronx, à New York. A la sortie, Douglas McKeon, le juge chargé du dossier, a annoncé qu'un accord négocié avait été trouvé entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, la femme de chambre guinéenne qui l'accuse d'agression sexuelle. Cet accord met fin au volet civil de l'affaire, et donc à toutes les poursuites qui étaient en cours aux Etats-Unis à l'encontre de l'ancien directeur du FMI. Francetv info vous rappelle l'essentiel.
Acte 1 : Fin de la procédure pénale.
23 août 2011. C'est un lointain souvenir. Le volet pénal avait commencé avec l'arrestation, presque en direct devant les caméras du monde entier de DSK, alors directeur du Fonds monétaire international, le 14 mai 2011. Après de nombreux rebondissement, il s'était refermé trois mois plus tard. Le 23 août 2011, le procureur Cyrus Vance décide de clore le dossier. Il abandonne les charges et prononce un non-lieu. Sur le fonds, il émet des doutes sur la crédibilité de Nafissatou Diallo, qui, au cours des auditions, avait menti à plusieurs reprises sur certains aspects de sa vie.
Le 4 septembre 2011, Dominique Strauss-Kahn, 63 ans, qui avait reconnu une brève relation sexuelle "inappropriée" avec la femme de chambre, mais a démenti toute violence ou contrainte, regagne Paris.
Acte 2 : Fin de la procédure civile. 10 décembre 2012
La première audience de ce volet civil a lieu le 28 mars à New York, la défense de DSK plaide alors l'immunité diplomatique, rejetée le 1er mai par le juge Douglas McKeon. Quelques jours plus tard, le 14 mai, l'ex-patron du FMI contre-attaque et demande "au moins un million de dollars" de dommages et intérêts à Nafissatou Diallo pour "poursuites calomnieuses" et fausses déclarations, en soulignant ses "opportunités professionnelles perdues"
Finalement les deux parties négocient un accord pour éviter le procès, un processus courant aux Etats-Unis. L'imminence de cet accord fuite dans la presse dès le 29 novembre. Il est officialisé le 10 décembre 2012 à l'issue d'un entretien entre Nafissatou Diallo, ses avocats dont Kenneth Thompson, le juge Douglas McKeon et les représentants de DSK. Le juge, qui n'avait pas demandé la présence de DSK, a précisé que les parties s'étaient rencontrées "pour signer les termes et les détails de l'accord". Ses termes sont "confidentiels", a insisté Douglas McKeon. On ne connaîtra donc pas le montant que DSK devra verser à Nafissatou Diallo. Fin novembre, Le Monde, parlait de "6 millions de dollars", soit 4,64 millions d'euros. Les avocats de DSK avaient formellement démenti des "informations fantaisistes et erronées".
Acte 3 : quel avenir pour les deux parties ?
"Je remercie tous ceux qui m'ont soutenue dans le monde. Je remercie Dieu. Dieu vous bénisse", a brièvement déclaré Nafissatou Diallo, 33 ans, en sortant du tribunal du Bronx, sa première apparition publique depuis l'été 2011. Avant de disparaître à nouveau. "Mme Diallo est une femme courageuse qui n'a jamais perdu confiance dans notre système judiciaire. Avec ce règlement elle peut maintenant continuer sa vie", a ensuite déclaré son avocat Kenneth Thompson. L'ancienne femme de chambre du Sofitel est également parvenue à un accord avec le quotidien New York Post, qu'elle avait poursuivi l'an dernier au civil après qu'il l'eut traitée de prostituée.
De son côté, Dominique Strauss-Kahn s'échine depuis plusieurs mois à revenir à une vie "normale". Ses avocats de DSK, muets au sortir de l'audience, se sont dits "satisfaits d'être parvenus à un règlement dans cette affaire" par voie de communiqué.
Un confidentiel publié, mardi 27 novembre dans Le Figaro assurait que DSK pourrait bien revenir dans son fief de Sarcelles (Val-d'Oise), à la faveur des municipales de 2014. Bien que démenti par le PS, le possible retour en politique du candidat favori dans sondages avant le début de cette épopée judiciaire continue à alimenter les rumeurs. D'autant plus que son agenda reste chargé. Il dispense notamment de nombreuses conférences à l'international et "participe beaucoup à la réflexion, au travers des universités, des colloques, des think tanks", comme il l'a récemment indiqué à l'AFP et i-Télé.
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