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Enquête - Quand les ventes d'animaux domestiques alimentent un marché illicite

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Enquête - Quand les ventes d'animaux domestiques alimentent un marché illicite
Quand les ventes d'animaux domestiques alimentent un marché illicite Enquête - Quand les ventes d'animaux domestiques alimentent un marché illicite
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Chiens, chatons, lapins, tortues…. Les ventes d’animaux domestiques prospèrent sur Internet et il est parfois compliqué d'y voir clair.

L’Oeil du 20H a fouillé dans ces petites annonces qui alimentent un marché souvent illicite.

Difficile de faire son choix parmi les 23 000 ventes de chatons publiées ce jour sur une plateforme de petites annonces en ligne. Mais l’une d’elles va attirer notre attention : “.

Don chatons. Zéro euros

"Don chaton de deux mois. Vermifugé et déparasité. Deux mois, sevré et vacciné”. Un descriptif à première vue rassurant. Les critères de vente semblent respectés. 

Nous contactons l’auteur de l’annonce en nous faisant passer pour un acheteur intéressé. L’appel est bref. Celui-ci nous donne rendez-vous le lendemain en région parisienne, sur le parking d’un centre commercial. Finalement indisponible, il a envoyé sa compagne pour finaliser la transaction qui nous déclare que non, l'animal n'est pas vacciné. Contrairement à ce que mentionnait l’annonce. Elle ne possède pas non plus de carnet de santé. C’est illégal. Nous mettons donc fin à la rencontre. 

Quelques jours plus tard, nous découvrons que notre vendeur utilise différents profils et pseudonymes sur les réseaux sociaux et qu’il vendrait plus de 150 animaux par an : chatons, chiots, tortues, oiseaux, lapins... Toutes ces annonces lui rapporteraient entre 50 000 et 60 000 euros sur une année.

Certains de ces animaux vivent dans des conditions sommaires

Nous allons le découvrir sur ce terrain vague de région parisienne. Une vingtaine de chiens et de chats entassés dans des cages, délaissés, apeurés. 

Ce vendeur a fait l’objet de plusieurs signalements, de contrôles de police et d'une plainte de la SPA, il  y a un an, pour des faits de maltraitance animales. 

Ce matin-là, nous accompagnons des enquêteurs de la SPA qui tiennent à prouver que cet homme exerce un commerce illégal avec des chatons abandonnés ou volés. Pour ces enquêteurs de la SPA qui se font passer pour des acheteurs, cette rencontre apporte une preuve de plus pour tenter de boucler des enquêtes souvent longues et difficiles : “Là, on pourrait être sur un flagrant délit. On va adresser une plainte au Procureur de la République”. 

Un contrôle des annonces réalisé automatiquement par des algorithmes

Impuissance aussi du côté de la plateforme sur laquelle sont publiées la plupart de ces petites annonces : “Leboncoin a un statut d’hébergeur. Ce statut implique que le contrôle de nos annonces ne peut être réalisé qu’automatiquement, par des algorithmes. Toutefois, ce statut implique également que les annonceurs sont seuls responsables du contenu de leurs annonces et du fait d’être en conformité avec la réglementation en vigueur”, admet Leboncoin.

L’an dernier, une loi a été votée pour mieux encadrer les conditions de vente d’animaux domestiques et notamment les ventes en ligne entre particuliers. Mais elle n’entrera en vigueur qu’en 2024.

PARMI NOS SOURCES (liste non exhaustive) : 

Loi du 30/11/2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes

Que contient la proposition de loi contre la maltraitance animale adoptée définitivement par l'Assemblée nationale ?

Campagne de la SPA : "Interdisons la vente d'animaux en ligne"

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