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Fin des delphinariums : des "décisions" prises "sous le coup de l'émotion", dénonce le responsable scientifique de Planète sauvage

L’Assemblée nationale étudie une proposition de loi de la majorité contre la maltraitance animale ce mardi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les otaries dans le Delphinarium du parc Astérix dans l'Oise. (VICTORIA KOUSSA / RADIOFRANCE)

"Ce sont des décisions prises un petit peu sous le coup de l'émotion" dénonce Martin Böye, le responsable scientifique de Planète sauvage, un parc zoologique situé près de Nantes. Il s'oppose à une proposition de loi sur la maltraitance animale, qui est examinée ce mardi. Elle prévoit d’interdire les animaux sauvages dans les delphinariums.

franceinfo : Les delphinariums sont directement visés par cette loi. Comme accueillez-vous cette disposition ?

Martin Böye : On nous l'a annoncée plusieurs fois. À chaque fois, on a réussi à expliquer quelles étaient nos missions et qu'on s'occupait très bien de nos animaux. Et cette fois-ci, malheureusement, on ne nous a pas vraiment consultés et on a appris avec surprise cette annonce.

Pourtant le Parc Astérix vient d’annoncer la fin de son delphinarium. Pourquoi cette différence de point de vue ?

Nos activités sont très différentes. On est un parc animalier avec trois missions : la conservation des espèces en milieu naturel, les recherches que permettent les structures comme les nôtres et la proximité avec les animaux au service, encore une fois, des animaux en milieux naturels. Et puis, tout le travail d'éducation. Ces missions-là sont au cœur de notre activité. Et on voit clairement, par exemple, que le parc Astérix, qui est un parc de loisirs, a décidé d’arrêter son delphinarium, mais à qui confie-t-il ses animaux ? À des parcs zoologiques.

Que va-t-on faire de ces animaux ?

Cela devrait être la seule question. On parle de bien-être animal et justement, il ne faudrait pas prendre des décisions un petit peu sous le coup de l'émotion et loin des connaissances scientifiques qui risqueraient d'envoyer ces animaux dans des structures où le bien-être n'est pas garanti comme les nôtres. On est des équipes d’éthologues, de vétérinaires. On a fait des études dans le domaine. On connaît bien notre sujet et les besoins de ces animaux-là. Cela se traduit notamment par une augmentation très nette de l'espérance de vie de ces animaux dans nos structures par rapport au milieu naturel. Cela se traduit aussi par des reproductions naturelles. Tous les dauphins qui sont dans le parc Planète sauvage sont nés dans les structures zoologiques. Il ne faudrait pas que ces animaux deviennent otages de discussions humaines éloignées des connaissances scientifiques qu’on a de ces animaux.

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