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Qui aller voir quand votre chien ou votre chat pose problème ?

Educateur canin, comportementaliste animalier, vétérinaire comportementaliste, difficile de savoir vers qui se tourner. Francetv info vous aide à y voir plus clair.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
La première chose à faire si votre chien ou votre chat pose problème est d'aller voir votre vétérinaire. (FUSE / GETTY IMAGES)

Destruction d'objets, agressivité, fugues à répétition... vous rencontrez des problèmes avec votre chien ou votre chat depuis quelque temps. Vous avez essayé d'y remédier avec différentes techniques, mais rien n'y fait : la situation s'enlise malgré vos tentatives répétées, et les conseils de votre entourage.

Heureusement, tout n'est pas perdu. Il est encore temps de consulter un professionnel. Educateur canin, comportementaliste animalier, vétérinaire comportementaliste, difficile de savoir vers qui se tourner. Francetv info vous aide à y voir plus clair.

Le vétérinaire avant toute chose

"C'est toujours bien de voir un vétérinaire dans un premier temps, explique à francetv info Alain Weiss, vétérinaire. Il y a des pathologies qui peuvent provoquer des modifications du comportement de l’animal, et il faut éliminer l'hypothèse d'une cause médicale", poursuit ce membre-fondateur de l’Eapac, association qui délivre une certification de comportementaliste-médiateur pour animaux de compagnie (chiens et chats).

Si la piste médicale est écartée, votre vétérinaire peut vous apporter d'autres lumières. "Il peut vous orienter vers les professionnels près de chez vous qui seront capables de vous aider", indique Frédéric Grondin, responsable de la communication de Sup Santé animale, un établissement qui délivre un brevet professionnel d'éducateur canin.

L’éducateur canin, pour parfaire le dressage

Préférez une personne titulaire d’un brevet professionnel d'éducateur canin. Reconnu par l’Etat, il n'est proposé que par quatre établissements. De nombreuses formations délivrent des titres d'"éducateur canin-comportementaliste" mais ne sont pas reconnus.

En général, ceux qui obtiennent le brevet professionnel se dirigent vers des postes en contact avec des chiens employés dans des structures comme l’armée, la police, la gendarmerie, et dont les missions se centrent sur la recherche de drogues, d’explosifs ou encore de personnes ensevelies sous des débris ou des avalanches, détaille Frédéric Grondin.

D’autres ouvrent des centres spécialisés, comme l’a fait Jérôme Mascarin à Suresnes (Hauts-de-Seine), près de Paris. Concrètement, l’éducateur canin travaille avec vous et votre chien. Il vous éduque, vous, pour que vous éduquiez votre animal, comme le montre ce reportage de Télématin, sur France 2, diffusé en novembre 2013.

Est-ce efficace ? "J'ai fait appel à un éducateur canin car ma chienne, un cocker de 3 mois, était insupportable. Elle courait après les voitures, mordait les chevilles, ne revenait pas quand on l'appelait, hurlait la nuit", raconte Virginie à francetv info.

L'éducatrice sollicitée, qui n'était pas titulaire d'un diplôme reconnu par l'Etat, a rempli sa mission. "Elle nous a montré les gestes et comportements à adopter : le fait d'insister jusqu'à ce que notre chienne fasse ce qu'on lui demande, les pièces interdites. (...) Elle nous a aidés lors de plusieurs séances, à l'extérieur comme à la maison. Elle a aussi préconisé de sociabiliser la chienne car elle était très peureuse." Après stérilisation, l'animal s'est calmé "peu à peu, et surtout parce que nous continuons les exercices et gestes prescrits au quotidien", précise-t-elle.

Le vétérinaire comportementaliste, si vous ne voyez pas d'inconvénient aux anxiolytiques

Ce professionnel est un “véto” généraliste qui a suivi une spécialisation en école vétérinaire. Ce cursus supplémentaire, plutôt orienté chat et chien, lui permet de traiter des troubles comportementaux, psychiatriques et psychologiques.

Laurent Kern, vétérinaire comportementaliste, dit mettre en place une "thérapie systémique", qui prend en compte l’ensemble de l’environnement : l’animal, le maître, leur relation mais également l’entourage.

En tant que vétérinaire, il peut prescrire des médicaments. Ce qui n’est pas du goût de Michel Chanton, docteur en éthologie, qui a créé en France la profession de comportementaliste animalier, autrement dit de comportementaliste non-vétérinaire : "Le vétérinaire comportementaliste traite l'animal comme un malade mental. Il distribue les psychotropes." Mais Laurent Kern se veut rassurant : "La prescription de médicaments n'est pas systématique. Elle est parfois indispensable, quand l'animal est très agressif, par exemple. Mais elle est très souvent associée à une thérapie comportementale."

Est-ce efficace ? En 2009, le vétérinaire de Gilles lui a conseillé de consulter un vétérinaire comportementaliste. L'un de ses deux cockers avait été violemment attaqué par le chien d'un voisin, un "molosse issu d'un croisement entre Boerboel et Boxer", raconte-t-il à francetv info. "Il a failli lui arracher une patte. Moi, j'ai été gravement mordu au mollet", précise-t-il. Après cet assaut, plus rien n'a été pareil. "En quelques mois, on a constaté le changement de caractère. L'un de mes deux cockers est devenu agressif et boulimique, il volait de la nourriture dans les placards. L'autre est devenu dépressif."

Plusieurs consultations ont eu lieu avec une vétérinaire comportementaliste de l'école vétérinaire de Nantes (Loire-Atlantique). Elle a prescrit des antidépresseurs aux chiens pendant plusieurs mois, un traitement nécessaire selon Gilles : "Après plusieurs semaines, on les a sentis apaisés." La spécialiste a également préconisé de travailler dans un club canin pour resociabiliser les deux cockers. "Cela se passait en groupe avec d'autres maîtres et d'autres chiens de toutes tailles. Nous faisions notamment des exercices d'obéissance. Au bout de quelques mois, on a retrouvé les chiens que nous connaissions d'habitude", poursuit Gilles.

La vétérinaire comportementaliste n'a pas traité que les animaux. "Elle nous a fait parler plusieurs fois des événements pour que nous mettions le doigt sur nos craintes", relève Gilles. "Les séances en club canin nous ont permis de travailler sur nous. Ma femme et moi étions devenus très crispés en voyant de grands chiens. Nous avons mis plusieurs années à nous en remettre. Par exemple, pendant près de trois ans, je ne suis pas sorti de chez moi sans un pistolet à air comprimé capable d'assommer un gros chien."

Le comportementaliste animalier, si vous souhaitez que votre animal évite les psychotropes

Les comportementalistes animaliers existent en France depuis 1986. Le flou a régné pendant longtemps dans la profession. Mais depuis novembre 2012, l’Etat reconnaît le diplôme de "comportementaliste-médiateur pour animaux de compagnie". Une formation délivrée par l’Eapac, un organisme qui existe "depuis une dizaine d’années", précise le vétérinaire et comportementaliste Alain Weiss, membre de l'équipe pédagogique de l'association.

Iona Guest, qui pratique depuis près de douze ans, évoque également une "thérapie systémique". Elle fixe généralement deux rendez-vous. Le premier est un entretien, d’une durée moyenne de deux heures, avec les maîtres. A l’issue de cette première rencontre, elle met en place un panel de mesures à prendre, de comportements à changer. Quelques semaines plus tard, le second entretien permet de rectifier le plan mis en place pour l’ajuster à la réaction de l’animal.

Est-ce efficace ? En 2008, Camille a fait appel à une comportementaliste. Une expérience qu'elle a partagée sur son blog. Propriétaire d'un chat avec lequel elle vivait depuis cinq ans dans un appartement parisien, elle ne rencontrait aucun problème. Mais lorsqu'elle a changé de logement, l'animal a commencé à se montrer agressif. "Le soir, il m'attaquait les pieds toutes griffes dehors alors que je m'endormais. Il m'arrivait parfois de saigner. J'ai décidé de faire appel à un comportementaliste après avoir été attaquée au visage", raconte-t-elle à francetv info.

"Le fait qu'elle vienne à domicile, c'était pratique", explique cette femme de 35 ans. "Sur place, elle a constaté qu'il y avait une grande baie vitrée et des pigeons à l'extérieur", poursuit Camille.

"Après deux heures d'entretien, elle m'a expliqué que le chat accumulait toute la journée l'envie d'aller chasser des oiseaux. Elle m'a conseillé d'ouvrir la petite trappe qui lui permettait de sortir, chose que je n'avais pas osé faire de peur qu'il se perde sur les toits de Paris. Du jour au lendemain, tout s'est calmé", poursuit-elle. Mais il n'y a pas que cela qui a joué : "La comportementaliste m'a aussi fait comprendre que je ne devais pas voir mon chat comme un animal méchant, mais comme un chat un peu délaissé. J'ai compris qu'il avait besoin de davantage d'affection, alors je lui ai donné plus de caresses. Tout est rentré dans l'ordre depuis."

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