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Hautes-Alpes : le président du département devant le tribunal pour avoir offert une queue de loup

Jean-Marie Bernard sera jugé lundi pour détention, transport et cession d'une partie d'espèce protégée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Marie Bernard, le 8 décembre 2020 dans les Hautes-Alpes. (MAXPPP)

Acte politique ou infraction contre une espèce protégée ? Le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, Jean-Marie Bernard, comparaît lundi 15 février devant le tribunal correctionnel de Gap pour avoir offert une queue de loup à la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, lors de sa cérémonie de départ en février 2020. Un "acte politique" qu'il avait alors revendiqué pour défendre les éleveurs, confrontés aux attaques du canidé sur leur bétail.

"Un clin d'œil"

Plusieurs associations de défense de l'environnement avaient saisi la justice et l'enquête ouverte par le parquet avait abouti en décembre à une comparution en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) que l'élu avait rejetée. Jean-Marie Bernard est donc jugé pour "détention, transport et cession d'une partie d'espèce protégée", un délit passible de trois ans de prison et 150 000 euros d'amende. "Compte tenu de la dimension politique, ce procès n'aurait jamais dû avoir lieu", estime Philippe Neveu, avocat de l'élu.

C'était "un clin d'œil que j'ai voulu faire et un geste fort : les préfets passent, le loup reste et les éleveurs sont toujours aussi désespérés", avait déclaré à l'AFP Jean-Marie Bernard (LR) en février 2020. Selon la défense, Jean-Marie Bernard "n'est ni de près ni de loin un braconnier". Il aurait trouvé cette queue sur sa boîte aux lettres quelques semaines avant la cérémonie et serait "incapable de dire si c'est une queue de loup". 

Pour les associations, pas de doute. "C'est une queue de loup qui vient d'un animal qui n'a pas été légalement prélevé", assure Mathieu Victoria, l'avocat de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui a déposé plainte, analyse génétique à l'appui. "L'acte politique ne constitue pas une exception à la responsabilité pénale", estime-t-il.

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