"Certains ont vu leur mère se faire tuer" : en Zambie, un orphelinat tente de préserver les éléphanteaux et les réintroduire dans la nature
À quelques kilomètres de la capitale zambienne, le parc national de Lusaka accueille une nurserie pour éléphanteaux orphelins, créée en 2008 par l'ONG Game Rangers International. Chaque matin, les soigneurs y donnent le signal et les petits pachydermes accourent pour recevoir leur biberon de lait et de nutriments. Ces jeunes éléphants, traumatisés par la perte de leurs mères, souvent tuées par des braconniers, sont pris en charge 24 heures sur 24.
"Certains ont vu leur mère se faire tuer. Ils ne peuvent pas survivre seuls dans la savane", explique un soigneur. Ces professionnels, qui remplacent les mères disparues, doivent trouver le bon équilibre entre soins et indépendance, car ces éléphanteaux devront un jour retourner dans la nature. "Le défi, c'est qu'ils ne s'habituent pas trop à l'homme. Seuls les soigneurs peuvent les approcher", précise ainsi l'une des responsables.
"Un jour, ils disparaissent : cela veut dire que nous avons réussi"
En Zambie, 90 % des éléphants ont disparu en un siècle, principalement à cause du braconnage. Pour sensibiliser les jeunes générations à la protection de l'espèce, le refuge accueille chaque semaine des écoliers. "C'est la première fois que je vois un éléphant, et maintenant, j'ai envie d'apprendre plein de choses sur eux", témoigne un enfant. L'objectif est clair : faire des enfants les futurs protecteurs de l'environnement et de la faune.
Le processus de réintroduction des éléphants dans la nature est progressif. Transférés dans un camp situé à 400 km, au cœur du parc national de Kafue, les éléphanteaux apprennent peu à peu à se réhabituer à la vie sauvage. "Ça se fait tout doucement. Il faut les accompagner, les laisser sortir petit à petit. A un moment du processus, vers l'âge de 12 ou 14 ans, ils vont vous montrer des signes. Il ne voudront plus revenir dans l'enclos le soir. Un jour, ils disparaissent. Et nous, on est content : cela veut dire qu'on a réussi à les réintroduire", confie un soigneur.
Depuis l'ouverture de l'orphelinat, une dizaine d'éléphants ont été libérés avec succès.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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