Aqmi accuse Paris de bloquer les négociations sur les otages
Al-Qaïda au Maghreb islamique a diffusé une vidéo dans laquelle elle accuse la France d'être responsable de l'arrêt des négociations dans le dossier des sept otages retenus au Sahel.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient six Français en otage depuis deux ans dans le Sahel (quatre sont détenus par l'émir d'Aqmi Abdel Hamid Abou Zeid, les autres par d'autres chefs du groupe terroriste), accuse les autorités françaises de faire échouer les négociations sur leur libération faute de dialogue, dans une vidéo (en arabe) diffusée mardi 25 décembre par le site d'informations Sahara Médias.
"Il y a un an environ, nous avons averti la France de notre disposition à négocier et depuis nous attendons sa réponse", a déclaré l'un des dirigeants d'Aqmi, Abdel Hamid Abou Zeid, selon la transcription française publiée sur le site de l'agence. Il ajoute que la France est responsable de l'arrêt des négociations dans le dossier de quatre des otages et qu'Aqmi reste ouverte au dialogue. "Les otages sont vivants pour le moment." Il s'agit des quatre collaborateurs de Sogea Satom, une filiale de Vinci, enlevés le 16 septembre 2010 dans le nord du Niger, à Arlit. Au total, Aqmi détient six Français.
La France se dit "pleinement mobilisée"
"Les autorités françaises continuent d'exiger la libération sains et saufs de nos compatriotes retenus en otages au Sahel et sont pleinement mobilisées pour parvenir à ce résultat", a réagi le ministère des Affaires étrangères au lendemain de ce message. Le porte-parole adjoint du ministère a assuré qu'"aucune piste" n'était négligée et a par ailleurs mis "en garde les ressortissants français qui se trouvent au Sahel" contre les risques qu'ils encourent. Il y a environ 30 000 ressortissants français dans la région du Sahel et ses alentours.
Cette vidéo d'Aqmi s'apparente à une réponse à l'initiative de Clément Legrand, frère de l'un des otages, qui avait adressé un message vidéo au site Sahara Médias le 8 décembre où il faisait part de ses inquiétudes directement aux ravisseurs : "Nous ne comprenons pas pourquoi tout est bloqué." Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait alors assuré que la France agissait "dans la discrétion" pour la libération de ses ressortissants détenus au Sahel. De son côté, Aqmi a prévenu en octobre la France que toute tentative pour libérer les otages pourrait conduire à leur mort.
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