Bac 2021 : les lycéens sont "de véritables cobayes" pour "une réforme qui se met en place à marche forcée", regrette l'Union nationale lycéenne
Les aménagements annoncés mercredi par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, "ce n'est pas ce que revendiquaient les lycéens", a réagi Mathieu Devlaminck, le président de l'UNL. "Aujourd'hui, on se retrouve avec des mesures de façade".
Mathieu Devlaminck, le président de l’Union nationale lycéenne (UNL), a accusé jeudi 6 mai sur franceinfo le gouvernement d'utiliser les lycéens comme "de véritables cobayes" pour "une réforme [du baccalauréat] qui se met en place à marche forcée". Plusieurs voix s'élèvent depuis plusieurs semaines pour réclamer l'annulation des épreuves de philo et du grand oral pour le Bac 2021, après une année scolaire perturbée par la crise sanitaire. Jean-Michel Blanquer a annoncé des aménagements pour les examens. Pour l'épreuve de philosophie, par exemple, la note de contrôle continu sera retenue si elle est meilleure que celle de l'épreuve finale. "On appelle les lycéens à continuer de se mobiliser", a insisté Mathieu Devlaminck.
franceinfo : Est-ce que ce sont des aménagements qui vous conviennent ?
Mathieu Devlaminck : Ce qu'on attendait, c'était le contrôle continu. Et aujourd'hui, on se retrouve avec des demi-mesures finalement, des mesures de façade. On voit que Jean-Michel Blanquer essaie de sauver une année scolaire qui a été absolument catastrophique pour tous les élèves et qui, finalement, se retrouve à être obligé de faire des demi-mesures, des mesures de pacotilles qui sont insuffisantes et qui sont insatisfaisantes pour une majorité de lycéens.
Mais le contrôle continu ne disparaît pas...
Pour l'épreuve de philosophie, mais pour le grand oral, qui est aussi une épreuve très compliquée à passer pour les lycéens, tout comme pour l'oral de français, on n'a pas de contrôle continu et c'est ce qui était exigé par les élèves. Aujourd'hui, on ne l'a pas.
"Le grand oral va être une épreuve discriminante parce qu'on va être jugé sur nos capacités oratoires, sur notre culture générale alors qu'on n'a eu aucune heure pour la préparer."
Mathieu Devlaminck, président de l’Union nationale lycéenneà franceinfo
On se retrouve à être de véritables cobayes cette année pour une réforme qui se met en place à marche forcée. Il faut des heures spécifiques avec nos professeurs pour passer du temps, pour qu'on puisse s'exercer sur les compétences oratoires, sur les notions qui sont demandées. Ce n'est pas le cas. On fonce droit dans le mur.
On assure aux candidats qu'ils ne seront pas interrogés sur des parties du programme qu'ils n'auront pas étudié. Cela ne suffit pas ?
Ce n'est pas le seul problème. C'est très bien qu'on le prenne en compte. Par contre, il y a des parties qui ont été mal vues ou peu suffisamment. Il y a des parties qui ont été vues à distance dans des conditions qui étaient très compliquées . Comment va-t-on faire pour prendre en compte la condition de chaque lycéen dans une année qui était très différente pour tout le monde, qui était très mouvementée ? Aujourd'hui, on ne le sait pas et ce n'est pas un mot de professeur qui va régler la situation.
Est-ce que vous appelez les lycéens à continuer la mobilisation ?
Pour nous, le sujet n'est pas clos. On appelle les lycéens à continuer de se mobiliser s'ils ont encore envie de faire valoir ses revendications. On les soutiendra dans toutes les actions qui seront entreprises. On attend des lycéens et des lycéennes des réponses fortes, des réponses fermes parce que ce qui a été annoncé hier, ce n'est pas ce que revendiquaient les lycéens au cours du mouvement qui a eu lieu cette semaine.
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