Ce qu'il faut savoir sur l'audition de Jérôme Cahuzac
L'ancien ministre du Budget témoigne, mercredi après-midi, devant la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les dysfonctionnements de l'Etat. Il devra s'expliquer sur l'affaire de son compte suisse.
Il doit "jurer de dire la vérité, toute la vérité". Jérôme Cahuzac est entendu, mercredi 26 juin à 16h30, par la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les dysfonctionnements de l'Etat, après les révélations de Mediapart sur le compte suisse de l'ancien ministre du Budget. Avant lui, 36 personnes ont donné leur version des faits et permis à la commission d'éclaircir plusieurs points. Francetv info récapitule ce qu'il faut savoir sur cette audition.
Qui va interroger Jérôme Cahuzac ?
La commission d'enquête est composée de trente personnes. Le président Charles de Courson (UDI) mène l'audition, mais chacun de ses membres peut poser des questions à Jérôme Cahuzac. Parmi eux, Patrick Devedjian (UMP), Hervé Morin (UDI), Christian Eckert (PS) ou Sergio Coronado (EELV). La liste complète est publiée sur le site de l'Assemblée nationale.
A quelles questions devra-t-il répondre ?
Qui a su quoi ? Et quand ? Ce sont les questions centrales de l'enquête. L'ancien ministre du Budget devra aider les parlementaires à faire la lumière sur ce que savait le gouvernement. Jusqu'à présent, il semble que Pierre Moscovici n'ait été au courant de rien. François Hollande a été informé le 15 décembre de l'existence de l'enregistrement diffusé par Mediapart, mais pas des détails sur le compte de son ministre.
600 000 euros ou 1,5 million ? Jérôme Cahuzac devra aussi, sous serment, s'expliquer sur les sommes versées sur son compte suisse et sur leur provenance. Il a jusqu'à présent affirmé que le montant caché était de 600 000 euros, tandis que plusieurs sources l'estiment à 1,5 million. Des témoins ont évoqué des pots-de-vin lorsque Jérôme Cahuzac était chargé de l'industrie pharmaceutique au cabinet de Claude Evin, entre 1988 et 1991.
Avant lui, qui a dit quoi ?
Le fisc informé en 2001. L'avocat Michel Gonelle a affirmé avoir prévenu, dès 2001, un agent des impôts de l'existence de l'enregistrement sur lequel Jérôme Cahuzac reconnaît détenir un compte à la banque suisse UBS. Alors que le dossier fiscal de l'ancien ministre suit son chemin dans l'administration, avant d'être classé en raison du manque d'éléments, Michel Gonelle reste silencieux. "Peut-être que je n'ai pas une âme d'enquêteur", s'est-il justifié face aux députés.
Moscovici critiqué. Accusé de n'avoir pas posé les bonnes questions à l'UBS, soupçonné d'avoir couvert son collègue, Pierre Moscovici s'est retrouvé dans le viseur de l'opposition. Plusieurs témoins interrogés par la commission d'enquête ont critiqué sa gestion de l'affaire, mais le ministre a simplement reconnu avoir "péché par excès de confiance". Edwy Plenel, directeur de Mediapart, estime que le ministre de l'Economie n'a pas été "forcément complice d'une manœuvre voulant absolument cacher la vérité", mais a "mal travaillé".
Hollande informé le 15 décembre. Le directeur de cabinet adjoint du chef de l'Etat, Alain Zabulon, a affirmé avoir prévenu François Hollande de l'existence de l'enregistrement, après un appel de Michel Gonelle. "Le président de la République est très attentif, demande ce que j'en pense. A la fin, il me dit : 'Si vous avez un nouveau contact avec M. Gonelle, dites-lui que ces informations doivent être sans délai portées à la connaissance de la justice' et ne me donne aucune autre instruction", a déclaré Alain Zabulon.
Comment suivre l'audition ?
Francetv info suivra en direct et en vidéo l'audition de Jérôme Cahuzac. Dès 15h45, sur un plateau animé par Francis Letellier, Dominique Verdeilhan, chroniqueur judiciaire de France 2, et Michel Dumoret, chef du service politique de France 3, répondront à vos questions sur notre site.
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