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Charis, étudiante : "Je suis reconnaissante à Obama, mais Romney a l'expertise économique"

Charis, sur le point de commencer une seconde carrière comme juriste après avoir été conductrice de camion, est une démocrate de longue date. Mais elle n'est pas sûre de soutenir à nouveau le président sortant. Rencontre.

Marion Solletty

France Télévisions

Publié le 29/10/2012 12:04 Mis à jour le 29/10/2012 13:38

Temps de lecture : 3min

Charis, étudiante en droit de 34 ans, sur le campus de la faculté de droit Rutgers, à Newark (New Jersey, Etats-Unis), le 17 octobre 2012. (MARION SOLLETTY / FTVI) — Charis, étudiante en droit de 34 ans, sur le campus de la faculté de droit Rutgers, à Newark (New Jersey, Etats-Unis), le 17 octobre 2012. (MARION SOLLETTY / FTVI)

PRESIDENTIELLE AMERICAINE - Il est 14 heures sur le campus Rutgers, à Newark (New Jersey, Etats-Unis) et la plupart des étudiants finissent tranquillement leur pause déjeuner. Charis, elle, arrive tout juste : habillée d'un sobre tailleur gris, elle revient du bureau du juge où elle travaille 20 heures par semaine, le maximum autorisé pour les étudiants qui sont inscrits à temps plein.

La jeune femme de 34 ans, en dernière année à la faculté de droit, est la deuxième électrice rencontrée par francetv info à l'occasion de l'élection présidentielle américaine, après Alan, trader à New York. Sur le point d'entamer une nouvelle carrière, cette démocrate se demande si Mitt Romney ne serait pas un meilleur choix que Barack Obama compte tenu des circonstances.

Sa vie en 2008

Avant de reprendre ses études, la jeune femme blonde à l'air timide a conduit des poids lourds pendant plus de huit ans. Les premières années, elle traversait même le pays dans les énormes camions où les chauffeurs se relaient, l'un dormant dans la cabine pendant que l'autre conduit. Puis un jour, elle a fait ses comptes : ce qu'elle gagnait ne lui permettrait jamais d'épargner suffisamment pour un jour prendre sa retraite.

En 2008, elle décide d'entamer des études de droit. L'année de l'élection d’Obama est pour elle celle d'un nouveau départ. Non sans risque : pour financer elle-même ses études, outre un job à temps partiel et une petite aide de l’université, Charis a contracté un prêt étudiant de plus de 120 000 dollars (93 000 euros).

Sa vie en 2012

Crise oblige, les quatre années écoulées n'ont pas été fastes pour les juristes américains, loin de là. A l'époque où Charis commence son cursus, en 2010, les cabinets d'avocats font faillite les uns après les autres. La jeune femme décide de miser sur l'avenir : "Je me suis dit 'je vais jouer la montre'. Je vais faire le pari que d'ici à ma sortie de la faculté, la situation aura eu le temps de s'améliorer."

Elle commence à voir des raisons d'espérer : après deux années noires pour les jeunes diplômés de sa faculté, plusieurs camarades commencent enfin à décrocher des entretiens, et à pouvoir espérer un emploi à la hauteur de leurs ambitions.

Et la présidence Obama dans tout ça ?

Cette embellie, Charis y voit en partie les effets de la relance économique colossale initiée par Barack Obama en 2009, avec 787 milliards de dollars (610 milliards d'euros) dans l'économie. "Je lui suis reconnaissante pour ce qu'il a fait et de toute évidence, la situation s'améliore."

Et pourtant, la jeune femme, enregistrée comme démocrate et qui a voté pour Obama en 2008, hésite à le soutenir à nouveau. "Je ne peux m'empêcher de me demander si la reprise n'irait pas plus vite avec quelqu'un dont c'est le métier. Romney a cette expertise économique."

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