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James Tissot, Cézanne, Turner, Christo : les expositions qu'on peut voir cet été à Paris

Peinture avec Paul Cézanne, James Tissot, Otto Freundlich, photographie avec Claudia Andujar ou Marie Bovo, notre sélection d'expositions à voir cet été à Paris.

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
A gauche, Paul Cezanne, "Nature morte, poires et pommes vertes, vers 1873, Paris, musée de l’Orangerie, collection Jean Walter et Paul Guillaume - A droite, James Tissot, "La galerie du HMS Calcutta (Portsmouth)", vers 1876, Royaume-Uni, Londres, Tate Collection  (A gauche © RMN-Grand Palais (musée de l’Orangerie) / Hervé Lewandowski - A droite © Tate, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / Tate Photography)

Tous les musées devraient avoir rouvert leurs portes début juillet : ils ont généralement pu prolonger les expositions interrompues par le confinement ou décaler vers l'été celles qui étaient prévues pour le printemps. Cézanne est toujours au Musée Marmottan, James Tissot est enfin au musée d'Orsay, Christo arrive au Centre Pompidou...

Cézanne et les maîtres italiens au Musée Marmottan

A gauche, Paul Cezanne, "D’après le Greco – La Femme à l’hermine", 1885-1886, Avec l’aimable autorisation de la Daniel Katz Gallery, Londres - A droite, Dhomínikos Theotokópoulos, dit le Greco, "Portrait de jeune fille", Collection particulière (A gauche © Daniel Katz Gallery London - A droite © Valentina Preziuso)

Bien qu'il n'ait jamais fait le voyage en Italie, Paul Cézanne a dialogué toute sa vie avec les maîtres italiens. L'influence de Venise, notamment, est déterminante. Le Musée Marmottan-Monet met en regard les toiles du peintre français avec les chefs-d'œuvre des grands artistes italiens du passé (Tintoret, Bassano, le Greco, Giordano…) et aussi avec les modernes. Car Cézanne à son tour a influencé les peintres du XXe siècle italien, Ardengo Soffici, Carlo Carrà, Umberto Boccioni, Giorgio Morandi, Fausto Pirandello. L'exposition est prolongée jusqu'au 3 janvier 2021.

James Tissot, peintre inclassable, au musée d'Orsay

James Tissot, "La réponse (La lettre)", 1874, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa Photo  (© MBAC)

Le musée d'Orsay propose une rétrospective du peintre dandy français, inclassable et cosmopolite James Tissot (1836-1902). Installé à Londres après la Commune puis revenu à Paris, il a été un peu oublié car il n'a pas pris le chemin de l'impressionnisme mais l'exposition entend montrer la modernité d'un artiste amoureux des matières qui a su utiliser la photographie, la gravure ou le livre pour se vendre. Portraitiste de la haute société, il a aussi produit une oeuvre étonnante et quasi documentaire sur la vie du Christ. Du 23 juin au 13 septembre 2020.

Christo et Jeanne-Claude au Centre Pompidou, oeuvre parisienne et projet du Pont-Neuf

"The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris), 1985 [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)], Collection de l’artiste (© Christo 1985 Photo © Centre Pompidou, Philippe Migeat)

Alors que Christo, décédé le 31 mai dernier, devait empaqueter l'Arc de Triomphe à l'automne, le Centre Pompidou s'intéresse à la période parisienne (1958-1964) de l'artiste et de Jeanne-Claude, sa femme disparue en 2009, avec qui il a toujours travaillé. L'exposition retrace aussi l'histoire du projet d'emballement du Pont-Neuf entre 1975 et 1985. Avec des œuvres d'atelier, des peintures, des Boites, des objets empaquetés. Du 1er juillet au 19 octobre 2020.

Pompéi, une exposition immersive au Grand Palais

Reconstitution d'une rue de Pompéi (© GEDEON Programmes)

L'éruption du Vésuve, en l'an 79, a figé Pompei : la ville nous livre ainsi un témoignage unique sur la civilisation romaine. Depuis 2010 des fouilles ont permis de mettre au jour de nouvelles fresques, objets d'art, mosaïques. Une exposition immersive au Grand Palais va montrer la ville antique grâce à des projections en 3D qui révèleront la vie de la rue, une reconstitution de l'éruption, les plus belles peintures murales. Des objets et œuvres d'art provenant des dernières fouilles et des découvertes plus anciennes seront également exposés. Du 1er juillet au 27 septembre 2020

Les aquarelles, oeuvres les plus modernes de Turner, au musée Jacquemart-André

J. M. W. Turner (1775 – 1851), "Venise : vue sur la lagune au coucher du soleil", 1840, aquarelle sur papier, Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856  (Photo © Tate)

Joseph Mallord William Turner (1775-1851) gardait chez lui et dans son atelier des peintures, des études et des milliers d'œuvres sur papier, aquarelles et dessins. Plus libres que les œuvres destinées à être vendues, elles montrent particulièrement comment le peintre anglais a exploré les effets de lumière, de couleur et de transparence sur les paysages anglais ou vénitiens. Le musée Jacquemart-André expose quelques dizaines des oeuvres de ce fonds conservé par la Tate Britain de Londres. Essentiellement des aquarelles, associées à quelques œuvres achevées pour montrer leur influence sur la production publique de Turner.

La force du dessin, la collection Prat au Petit Palais

Victor Hugo, "La Tour des rats", XIXe siècle. Collection Prat. (© Westimage Art Digital Studio)

Dans les années 1970, Louis-Antoine et Véronique Prat démarraient une collection qui est devenue la plus importante collection privée de dessins français du XVIIe au début du XXe siècle. 25 ans après le Louvre, le Petit Palais en fait partager les merveilles au public : 184 feuilles dont des dessins de Callot, Poussin, Le Brun, Watteau, Prud’hon, Ingres, Delacroix, Redon, Corot, Courbet, Millet, Daumier, Victor Hugo, Manet, Degas, Rodin, Cézanne ou Toulouse-Lautrec... Du 16 juin au 4 octobre 2020

Otto Freundlich au musée de Montmartre

Otto Freundlich, "Composition", 1919, Pastel sur papier, Musée de Pontoise, Donation Freundlich (© Musée de Pontoise)

Le musée de Montmartre propose un parcours chronologique dans l'oeuvre d'Otto Freundlich (1878-1943), artiste juif allemand installé en France, humaniste et engagé, mort en déportation, et un des pionniers de l'art moderne et de l'abstraction à travers la fusion de la couleur et de la forme. L'exposition présente près de 80 œuvres, peintures, vitraux, mosaïques, œuvres graphiques. Du 30 mai 2020 au 31 janvier 2021.

L'univers étrange et coloré d'Ulla von Brandenburg au Palais de Tokyo

Vue de l'exposition d'Ulla von Brandenburg, "Le Milieu est bleu", au Palais de Tokyo (21 février - 17 mai 2020). Performance dans l'espace de la danse. (photo : Aurélien Mole)

Ulla von Brandenburg propose au Palais de Tokyo une exposition en forme d'installation aux espaces délimités par de grandes pièces de tissu de toutes les couleurs. Intégrant le chant, la danse, le théâtre improvisés, l'artiste allemande nous entraîne dans un univers un peu étrange et décalé, pour nous parler du rituel, du corps, du travail et de la nature, de l'individuel et du collectif. Pour la réouverture après le confinement, elle a modifié la scénographie et imaginé d'autres façons d'habiter l'espace avec les performers qui l'accompagnent. Jusqu'au 13 septembre 2020.

Coeurs au musée de la Vie romantique

Jean-Michel Othoniel, "Kokoro", 2012, Collection privée, Othoniel Studio (© Adagp, Paris 2020)

Le musée de la Vie romantique poursuit tout l'été son exposition Cœurs, inaugurée à la Saint Valentin : on y découvre comment les artistes contemporains s'approprient le motif du cœur, cœur organe vital ou cœur symbole de l'amour, avec Niki de Saint Phalle, Annette Messager, Ouka Leele, Jim Dine, Jean-Michel Othoniel… L'occasion de voir ce lieu un peu magique, avec son petit jardin délicieux perdu en plein Paris. Jusqu'au 13 septembre 2020.

Claudia Andujar à la Fondation Cartier : une photographe s'engage pour un peuple menacé d'Amazonie, les Yanomamis

"Antônio Korihana thëri, jeune homme sous l’effet de la poudre hallucinogène yãkoana", Catrimani, Roraima, 1972-1976. (© Claudia Andujar)

Il y a 50 ans, Claudia Andujar a rencontré les Yanomamis. Elle s'est sentie chez elle auprès d'eux. Depuis, inlassablement, elle défend leur cause. Ses photos exposées à la Fondation Cartier racontent l'histoire d'un peuple toujours plus menacé par la déforestation et les orpailleurs. S'éloignant du documentaire classique, ses images intègrent la dimension spirituelle et surnaturelle de cette société. Jusqu'au 13 septembre 2020.

Le temps long des "Nocturnes" de Marie Bovo à la Fondation Cartier-Bresson

Marie Bovo, "Cours intérieures, 23 avril 2009" (© Marie Bovo, Courtesy the artist and kamel mennour, Paris / London)

Dans les grandes scènes en couleur de la photographe Marie Bovo, le temps s'est arrêté longtemps. La photographe expose à la Fondation Henri Cartier-Bresson plusieurs très belles séries réalisées à la tombée de la nuit à Marseille, à Alger, au Ghana. Les couleurs et l'atmosphère de ses Nocturnes en grand format, pris à la chambre, s'imprimeront longtemps dans votre rétine. Jusqu'au 23 août 2020.

A toi appartient le regard : image contemporaine au musée du Quai Branly

Gosette Lubondo, de la série "Imaginary Trip II", une mise en scène dans l'ancienne école du village de Gombe Matadi, au sud-ouest de la République démocratique du Congo. (© Gosette Lubondo © musée du quai Branly - Jacques Chirac)

Le musée du Quai Branly réunit 26 artistes de 18 pays, de l'Afrique du Sud au Mexique, de la France au Cameroun, qui avec leurs photographies, vidéos, installations, interrogent notre rapport aux images et questionnent les héritages historiques des photographies. Des artistes majeurs et reconnus comme Guy Tillim, Dayanita Singh, Jo Ractliffe, Sammy Baloji, Rosângela Rennó, Samuel Fosso, Brook Andrew…  ou des jeunes artistes émergents comme Gosette Lubondo, Lek Karsirikajorn ou José Luis Cuevas. Du 30 juin au 1er novembre.

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