"Megalopolis", "Emmanuelle", "Joker : folie à deux" : les douze films les plus attendus de la rentrée

Du retour de Francis Ford Coppola après quinze ans d'absence à l'adaptation du classique de l'érotisme français "Emmanuelle" par Audrey Diwan, en passant par la Palme d'or 2024 : focus sur les sorties de la rentrée de l'automne au cinéma.
Article rédigé par Neil Senot, Yemcel Sadou
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 11min
Joaquin Phoenix et Lady Gaga dans "Joker : folie à deux" de Todd Phillips. Au cinéma le 2 octobre 2024. (WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC.)

Entre la Mostra de Venise, le Festival du cinéma américain de Deauville et le Festival du film francophone d'Angoulême, la fin de l'été et le mois de septembre sont toujours des grands moments pour le cinéma français et international. Et les salles obscures ne sont pas en reste. De nombreux films projetés à Cannes font leur sortie au cinéma au lendemain des grandes vacances. Les mois de septembre et d'octobre donneront à voir la Palme d'or et le Grand Prix du Festival, mais également des blockbusters très attendus. La rédaction de franceinfo Culture a sélectionné douze films à ne pas manquer à la rentrée.

"Beetlejuice Beetlejuice" de Tim Burton, le 11 septembre

Avec la comédie fantastique Beetlejuice (1988), Tim Burton faisait découvrir au public le personnage de Beetlejuice, un esprit malin interprété par Michael Keaton et appelé par un couple de fantômes pour faire fuir les nouveaux habitants de leur maison. Près de quarante ans plus tard, le réalisateur américain propose avec Beetlejuice Beetlejuice un sequel de ce film culte. Michael Keaton et Winona Ryder, actrice fétiche de Tim Burton, y sont rejoints par Jenna Ortega, Willlem Dafoe et Monica Bellucci, la compagne du réalisateur. Le succès du premier volet fait de Beetlejuice Beetlejuice une suite très attendue. Le film sera projeté en ouverture de la Mostra de Venise 28 août.

"Ma vie ma gueule" de Sophie Fillières, le 18 septembre

Comédie douce-amère sur les pas d'une femme qui cherche à trouver sa place et à reprendre goût à la vie, Ma vie ma gueule est le septième long-métrage de Sophie Fillières. Cet ultime film de la réalisatrice, interprété par Agnès Jaoui, Valérie Donzelli et Philippe Katerine est d'autant plus bouleversant que Sophie Fillières est décédée à la fin du tournage, laissant à ses enfants Agathe et Adam Bonitzer le soin de terminer son travail. Ma vie ma gueule a été présenté en mai dernier en ouverture de la Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes.

"Les Graines du figuier sauvage", le 18 septembre

Condamné à huit ans de prison début mai en Iran, le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof a fui son pays pour présenter son dernier film au Festival de Cannes 2024. Les Graines du figuier sauvage, pour lequel son réalisateur obtient un prix spécial du jury du festival, est un thriller familial et politique faisant une critique subtile du régime iranien. Alors que Téhéran vit une période de crise politique, sociale ponctuée de manifestations, Iman est nommé enquêteur au tribunal révolutionnaire de Téhéran, puis juge d'instruction. Désabusé, ayant à multiplier des condamnations à mort non instruites, Iman perd son arme de service. Ses soupçons se portent sur sa femme et ses filles qui vont subir sa loi de plus en plus vindicative.

"Emmanuelle" d'Audrey Diwan, le 25 septembre

Après le succès de L'Événement, une adaptation du roman éponyme d'Annie Ernaux qui avait valu à la réalisatrice le Lion d'or de la Mostra de Venise, Audrey Diwan s'attaque à un grand classique du cinéma érotique français. Noémie Merlant y joue le personnage d'Emmanuelle, dirigé ici pour la première fois par une femme. Audrey Diwan et Rebecca Zlotowski, qui a coécrit le scénario, ont transposé le texte original du roman d'Emmanuelle Arsan paru en 1959 à l'époque contemporaine. La sortie du film a lieu tout juste cinquante ans après la version de Just Jaeckin, objet de scandales et de censure, et resté à l'affiche d'un cinéma parisien pendant une décennie.

"Megalopolis" de Francis Ford Coppola, le 25 septembre

Megalopolis était sans doute le film le plus attendu de la 77e édition du Festival de Cannes. Le long-métrage de science-fiction signe en effet le grand retour de Francis Ford Coppola au cinéma. Un retour qui plus est avec un projet colossal : Megalopolis, qui germe depuis des décennies dans l'esprit du cinéaste, a nécessité un budget de plus de 100 millions de dollars. Mais malgré un indéniable engouement, le film a reçu un accueil du public et de la critique très varié. Certains y voient un chef-d'œuvre, d'autres un projet de trop. Megalopolis, qui compte notamment à son casting Adam Driver, Giancarlo Esposito, Chloe Fineman et Dustin Hoffman, n'en reste toutefois pas moins l'un des films les plus attendus de septembre.

"Les Linceuls" de David Cronenberg, le 25 septembre

Effondré par le décès de son épouse en 2017, David Cronenberg s'est lancé dans l'écriture du scénario puis dans la réalisation des Linceuls, en compétition lors de la dernière édition du Festival de Cannes. Le réalisateur y fait le récit d'un homme inconsolable qui invente une technologie controversée pour entrer en contact avec les morts. Ce film sur le deuil, qui unit à l'écran Vincent Cassel et Diane Kruger, n'a pas reçu les meilleures critiques lors de ses projections cannoises. Une réception peu commune pour David Cronenberg qui est un habitué de la Croisette. Les Linceuls était son septième film à être présenté en compétition à Cannes.

"Joker : folie à deux", le 2 octobre

La suite de Joker (2019) est de nouveau réalisée par Todd Phillips, qui avait déjà mis en scène le premier opus et promet la même ambiance sombre et inquiétante. Le film avait rapporté un milliard de dollars au box-office mondial, remporté le Lion d'or lors de la Mostra et valu à Joaquin Phoenix l'Oscar du meilleur acteur en 2020. Dans Joker : folie à deux, l'ennemi favori de Batman fait équipe avec son grand amour, Harley Quinn incarnée par la chanteuse Lady Gaga. Le succès de l'épisode précédent a permis à Todd Phillips d'obtenir un budget plus conséquent de 150 millions de dollars, le premier n'ayant coûté (que) 55 millions. Joker : folie à deux sera présenté en compétition du prochain Festival de Venise, qui se tiendra du 28 août au 7 septembre où il espère remporter de nouveau le Lion d'or.

"All We Imagine as Light", le 2 octobre

Trois ans après avoir décroché l'Œil d'or du meilleur film documentaire à Cannes pour A Night of Knowing Nothing, la jeune réalisatrice indienne Payal Kapadia remporte cette année le Grand Prix du jury pour All We Imagine as Light, un premier long-métrage de fiction. La réalisatrice s'empare à nouveau d'amour, de désir et d'émancipation féminine, des thématiques chevillées à son cinéma, pour aborder la question des disparités sociétales de son pays. Elle dresse le portrait d'Anu et Prabha, deux infirmières de Mumbai engluées dans un quotidien dicté par leur travail et la singularité de leurs relations amoureuses. Originaires toutes deux du sud de l'Inde, mais issues de milieux sociaux que tout oppose, les deux colocataires vont se découvrir un espace commun, lors d'un voyage dans une forêt proche de la mer.

"L'Amour ouf" de Gilles Lellouche, le 16 octobre

L'Amour ouf est le deuxième long-métrage réalisé en solo par Gilles Lellouche. Après Le Grand Bain, qui avait été sélectionné hors compétition au Festival de Cannes en 2018, L'Amour ouf était cette année en lice pour la Palme d'or. Ce film qui mêle thriller, romance et comédie musicale réunit à l'écran François Civil, Adèle Exarchopoulos, Alain Chabat, Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Élodie Bouchez ou encore Raphaël Quenard. Un casting cinq étoiles pour le récit d'une histoire d'amour et de banditisme qui s'étend sur plus de vingt ans dans la vie et sur un peu moins de trois heures à l'écran.

"Sauvages" de Claude Barras, le 16 octobre

En 2016, Claube Barras connaissait un immense succès avec le film d'animation Ma vie de courgette, César du meilleur film d'animation réalisant plus d'un million d'entrées au cinéma. L'intrigue de ce nouveau long-métrage se situe sur l'île de Bornéo et aborde la question de la déforestation qui menace les écosystèmes et le peuple Penan dont est issue l'héroïne, une jeune fille de 11 ans. Sauvages, présenté au Festival de Cannes et au Festival d'Annecy, est animé en stop motion et signe le retour des petites marionnettes aux grands yeux écarquillées qui ont fait le succès de Ma vie de courgette.

"Monsieur Aznavour" de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, le 23 octobre

Charles Aznavour aurait été centenaire en 2024. Six ans après sa mort, Mehdi Idir et Grand Corps Malade, qui avaient coréalisé Patients en 2016, s'unissent une nouvelle fois pour raconter la vie du chanteur franco-arménien. Le biopic raconte l'ascension de l'artiste et explore sa carrière dans les années 1950. La légende de la chanson y est incarnée par Tahar Rahim. Le film, pour lequel Charles Aznavour avait donné son accord avant son décès, compte également au casting Bastien Bouillon dans le rôle du compositeur Pierre Roche, Marie-Julie Baup en Édith Piaf et Lionel Cecilio en Gilbert Bécaud.

"Anora" de Sean Baker, le 30 octobre

Lors de la 77e édition du Festval de Cannes, Sean Baker recevait la Palme d'or pour Anora, une récompense qui justifie déjà à elle seule toutes les attentes autour du film. Le réalisateur indépendant américain, qui s'était illustré avec The Florida Project en 2017, y raconte les bouleversements de la vie d'Anora (Mikey Madison), une prostituée américaine qui tombe amoureuse d'un oligarque russe. Anora se présente comme un conte de fées trivial et explore, c'est la grande caractéristique du cinéma de Sean Baker, la vie de personnages marginaux. En 2021, le réalisateur s'intéressait déjà aux travailleurs du sexe en plongeant avec Red Rocket dans le quotidien d'un acteur de films pornographiques.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.