Hollande-Sarkozy, un débat télévisé réglé au millimètre

Le choc tant attendu, mercredi 2 mai, entre les deux candidats n'aura vraiment rien d'anarchique. Il a pour dogme un équilibre dûment corseté. De fait, tout se déroulera comme en 2007 : pas de plan de coupe ou de contrechamp sur le candidat qui ne parle pas. Ce que montrent les images, les valeurs de plans, ont été méticuleusement calibrées. Une douzaine de caméras sont ainsi disposées sur le plateau, dont trois pour chaque candidat, une pour l'un ou l'autre des deux journalistes – David Pujadas et Laurence Ferrari – une pour le plan large...

L'émission durera au moins deux heures

Aux manettes, le réalisateur est Jérôme Revon (un habitué des retransmissions d'événements politiques). A sa droite, Tristan Carné, le réalisateur choisi par François Hollande. De l'autre côté, Yves Barbara, homme de télé lui aussi et grand metteur en images de tous les meetings de Nicolas Sarkozy. Ils pourront demander à grossir ou élargir l'image des candidats selon les trois valeurs de plan établies à l'avance pour chacun. Ajoutez à cela les préoccupations de température du plateau, de hauteur des chaises et vous commencerez à avoir une idée du nombre des contraintes qui pèsent sur cette émission très spéciale.

Et sur le fond, qu'en est-il du rôle des journalistes ? "Ils interviendront quand une précision s'avère nécessaire", explique Thierry Thuillier, directeur des rédactions de France Télévisions. "Nous avons prévu deux heures d'émission, précise-t-il, mais nous savons parfaitement qu'en 2007, il avait fallu 2h38 exactement pour aller au bout de l'échange."

Une liste de thèmes à aborder

L'un des deux présentateurs, David Pujadas, ne dit pas autre chose : "Je conçois mon rôle a minima. J'ai eu tellement l'occasion de les questionner, les titiller, les chercher à propos de leurs idées, leurs programmes, que maintenant c'est à eux de se débrouiller l'un avec l'autre."

Pour se faire, France 2 et TF1 ont soumis une liste de thèmes à aborder, un conducteur, à Nicolas Sarkozy et François Hollande. "L'enjeu est d'une importance cruciale, détaille David Pujadas, mais à titre personnel , je ne le vis pas sur un mode stressé. Je me sens plutôt concentré, excité pour tout dire." On le serait à moins. En 2007, les téléspectateurs étaient autour de 20 millions pour assister au choc Royal-Sarkozy.