"Kant est un crétin" : mais qui en veut au philosophe du XVIIIe siècle ?

Ont-ils mal digéré leurs cours d'esthétique transcendantale ? Voilà que des inconnus ont tagué "Kant est un crétin" en russe sur un mur d'une maison ayant appartenu au célèbre philosophe du XVIIIe siècle, dans la région russe de Kaliningrad. Pour complexifier encore un peu plus le message, un cœur et une fleur ont également été dessinés sur la brique rouge de l'édifice, rapporte The Telegraph (en anglais), mercredi 18 mars.

"Aucune demande officielle n'a été adressée par les autorités locales, mais la police va tout de même enquêter sur ce cas et trouver les vandales", précise une porte-parole à l'agence I'Interfax. Les motivations de l'auteur de l'inscription sont un mystère. Pour le moment, en tout cas, aucun indice ne permet d'incriminer un disciple de René Descartes ou Friedrich Nietzsche.

Une bâtisse non classée, aujourd'hui en grand danger

Emmanuel Kant (1724-1804) est considéré comme l'un des plus grands philosophes européens. Il est toujours resté dans sa région natale de Königsberg, située en Prusse orientale, une ville rebaptisée Kaliningrad après son annexion par les Soviétiques. Aujourd'hui encore, la région est plutôt fière de son ancien résidant. L'université voisine porte le nom d'Emmanuel Kant et les jeunes mariés ont pour tradition de jeter des fleurs sur la tombe du philosophe, située à l'extérieur de la cathédrale de Kaliningrad.

Au-delà de l'inscription potache, cette affaire permet surtout de relancer le débat sur la conservation des lieux. L'an dernier, le gouvernement local a promis de rénover la bâtisse et d'ouvrir un musée dédié à Kant, dans le village de Veselovka. Mais rien n'a été fait. Les inscriptions ont d'ailleurs été découvertes par des journalistes locaux, venus constater le délabrement de la demeure. Ils espèrent mobiliser l'opinion publique avant que la maison ne tombe définitivement en ruines.

Kant est-t-il un crétin et sa maison doit-elle être sauvée ? Vous avez cinq heures.