Les hommes fumeurs exposés à un déclin mental plus rapide
Selon une étude britannique publiée dans la revue "Archives of General Psychiatry", la consommation de tabac se traduit à long terme par des pertes de mémoire.
Le tabac est-il un facteur de risque pour la démence sénile ? Une étude britannique, publiée lundi 6 février dans la revue américaine Archives of General Psychiatry, observe en tout cas que, en vieillissant, les hommes fumeurs connaissent un déclin mental plus rapide que les non-fumeurs.
Cette recherche a été menée sur des fonctionnaires britanniques, 5 099 hommes et 2 137 femmes. L'âge médian des participants au moment de la première évaluation des capacités mentales était de 56 ans, avec une période de suivi de vingt-cinq ans.
Les femmes épargnées ?
Ce phénomène de déclin mental n'a pas été observé chez les femmes. Mais les raisons de la différence entre les deux sexes ne sont pas très claires. Les auteurs de cette recherche avancent comme facteurs parmi d'autres le fait que les hommes fument souvent davantage et que leurs travaux ont porté sur deux fois moins de femmes.
Chez les hommes, la consommation de tabac se traduit à long terme par des pertes de mémoire et des difficultés à utiliser des connaissances passées pour agir au moment présent. Et les risques de déclin mental sont aussi élevés pour ceux qui continuent à fumer que pour les anciens fumeurs, qui ont arrêté depuis dix ans.
Seuls ceux qui ont renoncé à la cigarette depuis plus longtemps n'ont pas montré de recul aussi net de leurs capacités mentales dans les tests.
36 millions de cas de démence en 2010
"Cette étude montre que le tabac est mauvais pour le cerveau", a commenté le Dr Marc Gordon, chef du service de neurologie à l'hôpital Zucker Hillside Hospital (Etat de New York, Etats-Unis), qui n'a pas participé à cette recherche.
Les auteurs de l'étude relèvent, eux, que le nombre de cas de démence était estimé à 36 millions en 2010 et continue à fortement augmenter, avec un doublement attendu tous les vingt ans.
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