Cet article date de plus d'onze ans.

Des sondes échographiques suspectées de transmettre des virus

Selon des experts, les procédures de désinfection en France sont insuffisantes pour empêcher la propagation de certains virus.

Article rédigé par Marion Solletty
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un praticien surveille l'image donnée par une échographie endovaginale à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), le 21 juin 2011. (L. SOUCI / BSIP)

L'information est inquiétante : la députée européenne Michèle Rivasi (Europe Ecologie - Les Verts) a tiré la sonnette d'alarme, lundi 3 juin, sur le risque de contamination lié aux sondes utilisées pour effectuer certaines échographies. Le virologue Yahia Mekki, spécialiste du sujet, relaie ses craintes, mercredi 5 juin, dans un entretien à L'Express.

Au contraire des sondes à ultrasons appliquées directement sur la peau, les sondes concernées, dites endocavitaires, sont introduites dans une cavité naturelle (œsophage, rectum, vagin) pour les examens nécessitant de s'approcher au plus près des organes.

Le papillomavirus échapperait à la désinfection 

Problème : la procédure de désinfection utilisée en France dans de nombreuses structures, qui consiste à recouvrir la sonde d'une gaine à usage unique, puis, une fois la gaine retirée, à nettoyer la sonde au moyen d'une lingette désinfectante, serait très insuffisante.

En particulier, contre le papillomavirus. Yahia Mekki, virologue au Centre hospitalier universitaire de Lyon, a publié fin 2012 dans la revue Plos une étude (en anglais) montrant que les papillomavirus, qui peuvent causer le cancer du col de l'utérus, y résistaient dans de nombreux cas. "Il faut privilégier les méthodes dites à haut niveau de désinfection, comme les ultraviolets ou le péroxyde d'hydrogène", explique le chercheur dans L'Express.

Des doutes ont été émis dès 2007 sur la méthode de la gaine et de la lingette, mais dans un avis daté du 14 décembre 2007, le Haut Conseil de la santé publique avait malgré tout maintenu ses recommandations, jugeant la procédure acceptable en l'absence d'études prouvant le contraire. Aujourd'hui, "l'Institut national de veille sanitaire doit changer ses recommandations au personnel médical. Puisque les données existent désormais et qu'elles sont prouvées", insiste Yahia Mekki.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.