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Quand (et comment) avouer à votre enfant que le père Noël n'existe pas ?

Article rédigé par Tatiana Lissitzky
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Il faut faire attention à ne pas annoncer trop tôt, ni trop tard, que le père Noël n'existe pas. (GETTY IMAGES)

La période des fêtes peut se retrouver gâchée par LA question qui angoisse tous les parents. Franceinfo a glané quelques conseils auprès d'une psychologue.

Comme chaque année, la même ritournelle. Noël approche, et vous vous êtes enfin décidé à aller faire les courses, en quête du jouet idéal. Mais cette année, vous êtes inquiet. Vous le sentez bien : vos enfants commencent à douter, ils vous pressent de questions ou pire, ne s'en posent aucune. Le moment que vous redoutiez tant est arrivé : il va falloir leur avouer que le père Noël n'existe pas.

Comment leur annoncer cette terrible nouvelle ? Franceinfo a demandé conseil à Béatrice Copper-Royer, psychologue spécialisée dans la clinique de l'enfant et de l'adolescent.

Franceinfo : Quand et comment avouer aux enfants que le père Noël n'existe pas ?

Béatrice Copper-Royer : Il faut avant tout savoir où ils en sont dans leur imaginaire. Faire attention à ne pas l'annoncer ni trop tôt, ni trop tard. Mais cela dépend beaucoup de la personnalité de l'enfant. L'idéal est de saisir la balle au bond, dès qu'il montre des signes de doute. Il est alors temps de lui dire qu'effectivement, le père Noël n'existe pas. Et lui expliquer que c'est une très jolie histoire que l'on raconte aux jeunes enfants pour les faire rêver, mais que maintenant qu'il est grand, il n'a plus besoin de ce genre de conte.

Risque-t-on de gâcher son Noël en lui disant la vérité ?

Si l'enfant a acquis un niveau suffisant de doute, pas forcément. A Noël, il y a les cadeaux, l'excitation des parents, des enfants, et la joie de décorer le sapin et la maison. Tout ne tourne pas autour de l'existence du père Noël. Et tant pis si l'enfant est un peu déçu. Souvent, ce sont surtout les parents qui pensent leur faire plaisir en les maintenant dans un monde de rêverie.

Jusqu'à quel âge doit-on laisser les enfants croire au père Noël ? 

Jusqu'à huit ans, grand maximum. L'âge moyen est autour de six ou sept ans. Les enfants commencent dès le CP-CE1 à être rationnels et à raisonner. Ils sortent de la petite enfance, où l'imaginaire est tout-puissant et où les choses les plus extraordinaires sont possibles : pour eux, les fées, les dragons et le père Noël sont bien réels. Mais après cet âge, ils commencent à distinguer l'imaginaire de la réalité.

A l'inverse, si l'on juge que l'enfant est trop jeune, faut-il tout faire pour l'inciter à continuer d'y croire ?

Si votre enfant a 5 ans et que son grand frère lui a dit que le père Noël n'existait pas, c'est assez difficile à rattraper. En revanche, vous pouvez lui dire que c'est une jolie histoire que l'on raconte aux enfants, une histoire que l'on aime beaucoup soi-même, et qu'il a le droit d'y croire encore.

Ne vaut-il pas mieux anticiper et lui dire la vérité avant que ce soient ses camarades de classe qui lui apprennent ?

En réalité, copains ou pas, l'enfant s'accrochera à cette croyance tant que ses parents ne lui auront pas dit ce qu'il en est vraiment. Même si ses camarades lui racontent que le père Noël n'existe pas, il faudra la confirmation des parents pour que l'enfant en soit certain. C'est à eux d'accompagner la compréhension en expliquant les choses.

Faut-il par la suite continuer d'entretenir les rites, comme les cadeaux sous le sapin ?

Bien sûr ! Les enfants adorent. Chaque famille a des rites différents et il ne faut surtout pas cesser d'entretenir la féerie de Noël. Il faut continuer comme avant. Rien ne change, les adultes aussi adorent Noël.

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