Guide de survie pour un repas de Noël végan
Eviter la dinde, le foie gras et les huîtres durant un réveillon en famille n’est pas facile. A quoi ressemble donc un Noël sans produits animaux ?
Qu’est-ce qu’un réveillon sans chapon ni huîtres, sans foie gras ni saumon ? Vous répondrez peut-être "un réveillon triste". Mais non, il s’agit d’un Noël végan. Et pour ces fervents défenseurs des animaux, fêter Noël reste tout à fait possible. Ils concoctent des menus sans viande, sans poisson, sans produits laitiers et sans œufs. Mais en famille, les questions vont certainement affluer, jusqu’à, peut-être, demander si le végan s'oppose à l’exploitation des rennes par le père Noël. Sans aller jusque-là, voici trois conseils pour un Noël végan sans accrochage ni raté.
Faire ses courses à l'étranger ou dans les grandes villes
Les préparatifs d’un Noël végan sont plus faciles dans les grandes villes. "On trouve des magasins entièrement végans à Paris, Toulouse, Lille et Lyon maintenant, et on peut aussi commander en ligne ou aller dans les magasins bio. Mais la France reste assez pauvre en alternative", remarque Brigitte Gothière. Pour les fêtes, elle se rend en Auvergne, où va converger sa famille. "Ma sœur, qui habite près de la frontière suisse, va ramener plein de choses. En Suisse et en Allemagne, ils ont des rayons de supermarchés entiers consacrés aux alimentations alternatives", souligne cette Lyonnaise.
Sophie Choquet, elle, rencontre plus de difficultés. "J’habite Limoges, une zone rurale. Il n’y a pas un seul restaurant végétarien. C’est plus facile quand je me déplace à Paris pour mon travail. Je découvre des aliments végans que je ne trouve pas chez moi", explique cette employée de l’Association végétarienne de France.
Et une fois devant les fourneaux, les dernières courses rangées, cuisiner végan n’est pas plus laborieux qu’un repas traditionnel. "La cuisine végétale est tellement vaste qu'elle peut-être très facile à faire comme très complexe, explique Marc Vincent, président de l’association vegan.fr. Mais de manière générale, tout comme pour un repas non-végan, on passe un peu plus de temps que d'habitude en cuisine pour préparer un repas de fête."
Cuisiner soi-même ou inviter tout le monde à la maison
"Certains végans pourraient être choqués par certains plats présentés lors d'un repas de Noël, comme le foie gras, les huîtres ou une dinde entière", souligne Marc Vincent. Trois solutions s’offrent donc à un végan dont la famille est omnivore. La première, apporter son propre plat. C’est le cas de Sophie Choquet. Végan depuis moins d’un an, elle va apporter ses petits plats à Angoulême pour les fêtes. "Je vais amener un plateau apéro découverte, avec des canapés et des tartinades végétales. J’ai aussi trouvé des fromages végétaux que je vais faire goûter à ma famille", décrit cette habitante de Limoges.
La deuxième solution : proposer son aide aux fourneaux pour surveiller les aliments qui passent à la casserole.
Et la troisième, "inviter toute la famille pour un repas 100% végétal, la meilleure solution pour partager un repas non violent et faire découvrir les délices de l’alimentation végétale", décrit Marc Vincent. Mais que trouve-t-on dans une assiette végétale ? Le militant associatif dresse un menu-type. En entrée, vous trouverez un velouté de shiitakés, des champignons asiatiques, et des haricots blancs. Et si le foie gras tente trop les nouveaux convertis, ils pourront toujours tester le "faux gras", une alternative végétale et respectueuse des animaux. En plat principal, Marc Vincent propose une tourte au seitan, produit à base de farine de blé, d’épeautre ou de gluten riche en protéines. Et pour clore ce repas, une crème brûlée à la crème de marrons, à base de lait végétal.
Eviter les éternels débats sur l'alimentation, c'est Noël !
"Pourquoi tu ne manges pas de viande ?" "Tu ne vas pas manquer de protéines ?" "Ça t’est venu comment ?" "Lorsqu'un ou une végan participe à un repas, les questions abondent, c'est systématique", explique Marc Vincent. En effet, les proches se questionnent sur les carences possibles. Brigitte Gothière et son compagnon sont végans depuis maintenant dix ans. "Au début, on a eu des débats sur la nutrition, ma famille avait besoin d’être rassurée. Puis ils ont vu que nous étions en bonne santé, raconte cette mère de famille. Il y a toujours des questions. Mais à Noël, on n'a pas envie de se prendre la tête avec des débats sur l’alimentation."
Pour le réveillon, sa famille cuisine même un repas complètement végan. "On a énormément de chance, notre famille n’est pas végan mais s’y intéresse et adore découvrir de nouveaux plats", explique cette membre de l’association L214, qui milite pour la protection des animaux. Et si, lors d’autres occasions, plusieurs plats sont proposés à table, à Noël, tout le monde se met au véganisme. "L’idée, c’est quand même d’être tous réunis autour d’un seul et même repas."
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