: Reportage "L'enfant peut avaler un aimant" : ce laboratoire fait passer des tests des sécurité aux jouets de Noël
Shein, Alibaba express, Temu... À l'approche de Noël, ces sites chinois vendent des dizaines de jouets à prix cassés. Mais huit fois sur dix, ces derniers posent problème pour la Fédération française du secteur, qui mène des tests en laboratoire. L'un d'entre eux se trouve à Villeneuve d'Ascq (Nord).
Sur la paillasse de ces professionnels, défilent une guitare, une peluche, ou encore des jouets destinés aux moins de trois ans, habitués à tout mettre dans la bouche. Des objets qui doivent donc être résistants, mais ce n'est pas ce que constate Nicolas Deverdenne, responsable du laboratoire de tests. "Ici, un grelot s'est détaché, et son attache à l'extrémité est une vis. Il y a donc deux risques pour l'enfant, il pourrait s'étouffer. Et avec l'extrémité de la vis, il y a une pointe et il y a un risque de piqûre", estime-t-il.
Des tests non conformes
Le danger est le même avec un jeu de construction, sur lequel les pièces sont aimantées pour tenir facilement entre elles. Mais au moindre choc, le jeu est en morceau et les aimants sont à portée de bouche. "C'est un élément très dangereux, malheureusement l'enfant peut avaler un, deux, trois aimants. Ils peuvent venir s'agglomérer autour des intestins et provoquer des obstructions, voire des perforations", s'inquiète Nicolas Deverdenne.
La guitare n'est pas plus fiable, en tombant elle perd ses boutons en plastique. Pourtant, le sigle "CE"' figure sur l'emballage, preuve de sa conformité vis-à-vis des normes européennes. "Ça a été apposé par le fabricant sans avoir pris la précaution de faire des tests en amont. Les tests se révèlent non conformes, mais le marquage laisse prétendre le contraire, ce qui induit en erreur le consommateur pour son achat", détaille Stéphanie Deveaux-Croenne, du bureau Véritas.
Alors quelle solution ? Pour Christophe Drevet, directeur général de la Fédération française du jouet, c'est "la plateforme qui héberge le vendeur tiers qui devrait être responsable de ce qui est vendu. On peut être certain que si les grandes plateformes d’e-commerce sont responsables en amont, elles effectueront un vrai travail pour empêcher les produits d'arriver sur le marché européen."
L'Europe travaille sur de toutes nouvelles règles sur la sécurité des produits, y compris ceux qui sont importés. Mais le meilleur garde-fou reste la vigilance des clients face à des prix divisés par quatre ou cinq.
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