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Le gouvernement pérennise le recours aux tirs pour éloigner les ours des troupeaux

Depuis 2019, les mesures d'effarouchement des plantigrades en France, bien que retoquées plusieurs fois par le Conseil d'Etat, étaient reconduites.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation de chasseurs devant la gendarmerie pour protester contre la garde à vue d'un des leurs après l amort d'un ours, le 3 juin 2022 à Saint-Girons (Ariège). (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

Le but est de prévenir les attaques de troupeaux. Les mesures d'effarouchement des ours en France vont être pérennisées, y compris les tirs non létaux, retoqués plusieurs fois par le Conseil d'Etat, selon un arrêté du gouvernement publié mardi 21 juin au Journal officiel.

En 2019, le gouvernement français avait mis en place à titre expérimental des mesures d'effarouchement des ours bruns dans les Pyrénées. Ces mesures d'effarouchement ont depuis été reconduites chaque année, toujours à titre expérimental.

"Une certaine efficacité"

Les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture estiment désormais qu'avec trois ans de recul, les bilans montrent "l'absence d'effets négatifs apparents" sur la population d'ours et "une certaine efficacité concernant l'évitement de la prédation", selon l'argumentaire posté lors de la mise en consultation publique de l'arrêté fin avril. La décision a donc été prise de rendre ces mesures durables.

Le dispositif prévoit toujours que, sur dérogation préfectorale, les éleveurs peuvent avoir recours à un effarouchement simple, c'est-à-dire des moyens sonores, olfactifs et lumineux. Un effarouchement "renforcé" à l'aide de tirs non létaux (cartouches à double détonation ou balles en caoutchouc) peut être demandé dans certaines circonstances de répétition des attaques, si les mesures sonores et lumineuses n'ont pas suffi, à l'exclusion du cœur du Parc national des Pyrénées.

Des tirs non létaux dénoncés par des associations

Ces tirs non létaux sont régulièrement dénoncés par les associations de défense de l'ours qui ont d'ailleurs gagné plusieurs fois devant le Conseil d'Etat. Dans sa dernière décision d'avril 2022, la plus haute juridiction administrative avait à nouveau annulé ces dispositions pour l'arrêté de 2021.

Alors que l'ours brun est une espèce protégée, le Conseil d'Etat avait estimé que les dispositions de l'effarouchement renforcé ne permettaient "pas toujours de s'assurer" que les dérogations "ne portent pas atteinte au maintien des populations concernées dans leur aire de répartition naturelle et ne compromettent pas l'amélioration de l'état de l'espèce".

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