Bruxelles. Echec des négociations sur le budget de l'Union européenne
Les 27 dirigeants de l'UE ne sont pas parvenus à résoudre leurs divergences concernant la période 2014-2020.
SOMMET DE L'UE – Comme annoncé, le sommet européen se termine par un échec des négociations. Les 27 dirigeants de l'Union européenne, réunis à Bruxelles, ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur le budget 2014-2020, vendredi 23 novembre. Selon Reuters citant des diplomates européens, ils ont décidé d'ajourner leurs discussions et de rentrer chez eux.
Les dirigeants européens avaient repris leurs travaux dans la matinée après une journée entière de rencontres bilatérales, la veille, avec Herman Van Rompuy (président du Conseil européen), et également entre eux. Finalement, les 27 ne sont pas parvenus à résoudre leurs divergences, à la fois sur le montant des coupes demandées par certains Etats membres, et sur la répartition de ces réductions de dépenses entre les différentes politiques européennes.
Le sujet qui fâche : les coupes budgétaires
L'ambition des Britanniques, emmenés par le Premier ministre David Cameron, était d'obtenir des coupes importantes dans les dépenses des institutions européennes tout en sauvegardant son "rabais", un chèque de 3,6 milliards d'euros en 2011 financée par tous les autres Etats membres. Ce dernier a été obtenu en 1984 pour compenser le peu de financement reçu par le Royaume-Uni dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC). La Suède et les Pays-Bas, les deux autres pays les plus durs, et dans une moindre mesure l'Allemagne, voulaient eux aussi réduire le budget européen pour la période 2014-2020.
La France, elle, est également favorable à une baisse des dépenses, mais elle veut surtout préserver les crédits alloués à la PAC, dont elle est l'un des principaux bénéficiaires. "La PAC n'est pas une variable d'ajustement", a d'ailleurs rappelé François Hollande, en conférence de presse. En revanche, elle s'accorde avec l'Italie pour dire que le "rabais" anglais est obsolète.
Enfin, les pays dits "amis de la cohésion" , parmi lesquels on trouve la Pologne, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal, la Grèce, la Belgique, la Lituanie et le Luxembourg, sont hostiles à toute réduction budgétaires. Et pour cause,"pour beaucoup d'Etats, presque 100% des investissements sont cofinancés par l'Union," a rappellé le député bulgare Ivaïlo Kalfin, interviewé par Les Echos. Si on coupe dans l'investissement national et européen, on va vers une récession catastrophique." Ces pays lorgnent ainsi avant tout sur l'enveloppe "cohésion" qui accompagne les politiques de développement.
Un nouveau rendez-vous début 2013
En dépit de ces intérêts divergents, Herman Van Rompuy prévoit, lui, un "accord possible au début de l'an prochain."Si le Conseil européen peut, au début de l'année 2013, se réunir pour conclure, ce serait une bonne perspective", a confirmé le président français lors d'une conférence de presse organisée après la fin des négociations entamées jeudi.
"L'Europe s'est donné du temps", a indiqué François Hollande, refusant de parler d'un échec, rapporte le correspondant de France 2 à Bruxelles, François Beaudonnet.
#Hollande : "ce conseil a été utile, il y a eu des progrès" #euco #MFF #EUbudget
— François Beaudonnet (@beaudonnet) November 23, 2012
#Hollande : "Échec ? Non, ce n'est pas juste. C'était un sommet exploratoire" #EUCO #EUbudget #MFF
— François Beaudonnet (@beaudonnet) November 23, 2012
De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, a indiqué qu'un accord serait effectivement possible au début de l'année 2013.
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