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1er vol en apesanteur pour 40 personnes dans le ciel français

C'est le premier vol commercial européen à gravité zéro. Un Airbus A300 a décollé de Bordeaux-Mérignac vendredi après-midi, avec 40 quidams à bord, pour plus de 5 minutes cumulées d'apesanteur. Retour d'expérience.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Mehdi Fedouach AFP)

"C'est extraordinaire... Se retrouver dans un état de légèreté, d'harmonie et de bien-être absolu. C'est pas normal d'être en état d'apesanteur, mais on se dit, Bon Dieu, pourquoi on ne vit pas tout le temps comme ça ", regrette malicieusement Liliane Innocenzi, doyenne du vol Airbus A300 Zéro G, quelques minutes après l'atterrissage. Confidence de cette Suissesse de 70 ans sur son expérience : "J'avais 9 ans dans ma tête ". 

Liliane fait partie des 40 passagers, 34 hommes et six femmes, qui ont déboursé 5.980 euros pour être de ce tout premier vol en apesanteur, ouvert au public en Europe. Douze d'entre eux néanmoins ont été gracieusement invités par le Cnes, organisateur de ce vol avec sa filiale Novespace et la société Avico.

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Alternance de montées et descentes en piqué

Mais revenons sur l'expérience : l'appareil alterne des phases successives de montées et de descentes en piqué, soit quinze "paraboles" permettant à chaque fois de passer 22 secondes en apesanteur. La première reproduit la gravité martienne, c'est-à-dire que le corps ne semble plus peser qu'un tiers de son poids. Puis suivent deux paraboles lunaires : le corps ne semble plus faire qu'un sixième de son poids. Lors des douze paraboles suivantes, le corps flotte littéralement dans la cabine de l'avion, comme le montre cette vidéo réalisée par Novespace : 

Jeu de montagnes russes

"Dès la première parabole, il y a eu des éclats de rire ", a raconté au sol Jean-François Clervoy, l'astronaute et président de Novespace. Petite mine quand même à mi-chemin de ce jeu de montagnes russes pour un certain John, médiateur de Cap Sciences à Bordeaux embarqué dans l'Airbus, qui a filmé sa septième parabole :

"On joue à les Dupont et Dupont, Buzz Aldrin, Alan Shepard et tous les grands noms de l'espace en quelques secondes"

L'expérience est ludique. Et manifestement inédite. "Ca ne correspond à aucune autre sensation physique sur terre, pas même la plongée , raconte Charles Belli, chirurgien orthopédiste, venu spécialement de Tahiti. J'ai lu le journal, sans le tenir, avec les mains derrière la tête. J'ai fait des sauts périlleux. Et puis marcher sur le plafond, comme des margouillats chez nous, c'est pas quelque chose qu'on fait à la maison, s'amuse-t-il. Donc dès qu'il y aura une autre session accessible au grand-public, je reviendrai parce que j'ai pas fait toutes les bêtises que j'avais envie de faire ". 

D'autres vols similaires sont déjà prévus, dont l'un le 23 juin au Salon du Bourget, mais l'avion est déjà plein. En revanche, places à prendre à partir du 28 mars pour le troisième vol qui partira de Mérignac en octobre. Les résevations peuvent se faire ICI

Tout le monde peut s'inscrire. "Il n'y a pas d'âge limite, précise Jean-François Clervoy. Même à 90 ans, c'est possible, tant que la personne est déclaré apte par le médecin agréé aéronautique ". Les seuls risques et petits désagréments d'un vol Zéro G sont expliqués par un médecin sur le site de Futura-Sciences.

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