Avec Starlink, Elon Musk contribue à la mise en difficulté des leaders traditionnels Airbus et Thales
Airbus, en difficultés financières, va supprimer 2 500 emplois dans sa branche défense et espace. Le numéro un mondial des satellites de télécommunication a vu son bénéfice divisé par deux au premier semestre 2024. L'entreprise doit aussi faire face à la concurrence de Starlink dirigée par Elon Musk qui défie de plus en plus leurs concurrents.
Starlink est un fournisseur internet par satellite. Il permet un accès partout dans le monde au réseau, dans le désert ou en mer. Certains skippers du Vendée Globe ont d'ailleurs choisi de l'utiliser. Et c'est aussi sur ce réseau que s'appuient les Ukrainiens depuis 2022, après l'invasion russe. À l’époque, l'entreprise Starlink envoie des milliers de terminaux pour que les Ukrianiens ne dépendent plus du réseau terrestre.
Elon Musk, patron de l'entreprise, affirme que 150 000 utilisateurs ukrainiens ont accès au réseau Starlink. Si Starlink fait autant concurrence à Airbus et Thales Alenia Space, les leaders traditionnels, c'est en raison des coûts. Ce qu'il faut comprendre, c'est que Starlink s'appuie sur ce qu'on appelle "une constellation de satellites".
Des milliers de satellites en "orbite basse"
Imaginez donc des milliers de satellites lancés dans l'espace en "orbite basse". L'orbite basse, ça veut dire à moins de 2 000 km de la Terre. Starlink choisit de mettre ses satellites aux alentours de 500-550 km, bien plus bas que les autres. Alors pourquoi les mettre en orbite "si peu haut" ? Parce que cela permet de limiter le temps de latence et donc d'améliorer la connexion. Une façon nouvelle d'utiliser des satellites mais aussi des coûts de production plus faibles.
C'est là où Starlink a un coup d'avance : l'entreprise joue sur les coûts de fabrication et de déploiement de ses satellites. Pour mettre en orbite un satellite, il faut tout un protocole coûteux. Space X, maison mère de Starlink utilise ses propres lanceurs. Des lanceurs de fusées, c'est la spécialité de la maison, pour déployer sa constellation à des coûts fortement réduits.
Surtout que les satellites Starlink sont plus compacts, plus petits, ce qui permet à chaque lancement de placer en orbite 50 à 60 de ces engins. Chez Thales, le PDG Patrice Caine reconnaît la réduction du marché des satellites de télécommunications géostationnaires, des satellites plus classiques donc. Il y a peu, le marché mondial représentait une vingtaine de commandes par an, contre une dizaine seulement aujourd'hui.
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