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"Avion vert" : "Cette annonce présidentielle est excellente pour l'aviation", commente le président de l'Union des aéroports français

Le président de l'Union des aéroports français se félicite sur franceinfo vendredi après le discours d'Emmanuel Macron sur la décarbonnation de l'aviation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Thomas Juin, le 11 janvier 2019, à La Rochelle. (XAVIER LEOTY / AFP)

"Cette annonce présidentielle est excellente pour l'aviation", commente Thomas Juin, le président de l'Union des aéroports français et francophones associés, directeur de l'aéroport de La Rochelle, vendredi 16 juin après le discours d'Emmanuel Macron sur la décarbonnation de l'aviation. Le président de la République promet 300 millions d'euros chaque année jusqu'en 2030 pour développer la filière aéronautique et l'installation d'une usine à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques.

franceinfo : Avec ces annonces, ces enveloppes, se donne-t-on les moyens de l'ambition d'Emmanuel Macron pour une aviation verte ?

Thomas Juin : On va dans le bon sens. C'était attendu par tout le secteur. Nous avons déjà pris du retard par rapport à ce qui se passe dans le monde et notamment aux États-Unis, qui ont déjà enclenché ce processus en tapant fort. Il était temps, en effet, qu'en France on puisse changer de braquet. Cette annonce présidentielle est excellente pour l'aviation puisqu'enfin on se projette sur un monde nouveau véritablement et on engage des moyens. Est-ce que ce sera suffisant ? L'avenir le dira. Il faut surtout que ce carburant soit accessible à des prix compétitifs pour que les compagnies aériennes françaises et autres puissent acheter ce carburant en France et ne pas l'importer de l'étranger.

Ces carburants sont-ils plus chers que le kérosène classique ?

Oui, quatre à cinq fois plus cher, donc ce n'est pas compétitif. Même aux États-Unis où ce carburant est produit et bénéficie notamment de mesures fiscales incitatives, c'est 2 000 euros la tonne. En Europe et en France, c'est 5 000 euros la tonne, donc ce n'est pas compétitif. Il faut vraiment que la filière développe ce carburant et qu'il y ait aussi une politique publique, politique fiscale, qui incite à l'usage de ce carburant. Par exemple, il y a des crédits d'impôt qui sont mis en place aux États-Unis. Et clairement, il va falloir inciter les compagnies à aller même au-delà de la réglementation. Sans une utilisation massive de ce carburant, l'aviation ne se décarbonnera pas, donc c'est vraiment l'enjeu de demain.

L'installation d'une usine de biocarburant à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, fait-elle partie de la construction de cette filière qui reste à inventer en France ?

On assiste à un tournant et à une compétition qui va s'instaurer en Europe. Imaginez-vous que l'on va passer du kérosène à ce carburant avec des enjeux de souveraineté énergétique. Et donc il faut vraiment que la France, en effet, accélère pour, non seulement avoir une souveraineté énergétique en la matière, mais surtout créer une filière avec des enjeux d'emploi conséquents dans les années qui viennent. Le secteur aérien offre une opportunité formidable à la France.

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