"Chaque personne qui monte à bord d'un Boeing court un risque" : aux États-Unis, quatre lanceurs d'alerte témoignent contre l'avionneur

Quatre anciens ou actuels salariés de Boeing ont témoigné devant la commission d'enquête du Sénat américain. Ils dénoncent notamment des problèmes de sécurité sur plusieurs modèles.
Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Quatre lanceurs d'alerte prêtent serment devant la commission d'enquête du Sénat américain, mercredi 17 avril 2024 à Washington DC, aux États-Unis. (DREW ANGERER / AFP)

La sécurité est-elle encore une priorité chez Boeing ? C’est la question posée en substance par une commission d’enquête du Sénat américain qui a commencé ses auditions mercredi 17 avril. Quatre actuels ou anciens salariés de l’avionneur ont alerté sur les 737 Max, les 787 Dreamliner et les 777 dans la foulée de la porte arrachée après le décollage d'un 737 Max d’Alaska Airlines, au mois de janvier.

Ces quatre lanceurs d’alerte pointent de graves problèmes de productions sur les trois appareils. Ils l’ont déclaré lors de l’audition mercredi, suivie à Washington. Sam Salehpour, ingénieur qualité chez Boeing depuis 17 ans, témoigne malgré les pressions qu'il dit avoir reçu. "Je suis ici parce que je ne veux pas voir le 787 ou le 777 s'écraser. J'ai de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité des 787 et 777 et je suis prêt à prendre des risques professionnels pour en parler." Il décrit par exemple des raccourcis de fabrication sur le 787 ou encore des inspections pas assez nombreuses qui peuvent faire baisser la sécurité des avions.

"Ce que j'essaie de dire, c'est que l'attitude de Boeing au plus haut niveau consiste malheureusement à utiliser des pièces défectueuses, quelles qu'elles soient."

Sam Salehpour, ingénieur qualité chez Boeing

devant la commission d'enquête du Sénat

Ed Pierson a, lui, été l'un des responsables du programme 737 MAX chez Boeing. Il estime qu'il n'est toujours pas sûr et il ne mâche pas ses mots pour être entendu. "À moins que des mesures ne soient prises et que les dirigeants ne soient tenus pour responsables, chaque personne qui monte à bord d'un Boeing court un risque", assure-t-il. 

L'avionneur dément que 1 400 de ses appareils comportent des failles de sécurité, alors que ses responsables seront amenés à témoigner lors de prochaines auditions.

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