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Alstom : les négociations avec Bouygues achoppent sur le prix

Les discussions entre l'État et Bouygues pour le rachat de 20% du capital d'Alstom seraient bloquées, apprend-on ce samedi de sources proches du dossier. Bouygues détient une grande partie du capital d'Alstom et l'Etat s'est engagé à lui racheter ses parts. Mais ils ne sont visiblement pas d'accord sur le prix. La transaction doit être négociée avant la réouverture du marché parisien lundi matin.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, qui s'exprimait vendredi avant une décision d'Alstom attendue au plus tard lundi, a annoncé que l'Etat rachèterait 20% du capital d'Alstom auprès de Bouygues © Reuters / Benoit Tessier)

C'est finalement General Electric qui s'alliera avec Alstom pour la reprise des activités énergie du groupe français. L'Etat a donné son feu vert, mais a posé ses conditions.  Si l'Américain a donc été préféré au tandem Siemens-Mitsubishi, pourtant soutenu dans un premier temps, c'est pour permettre de ménager tout le monde, et on voit mal aujourd'hui comment le conseil d’administration d'Alstom, qui doit encore donner son feu vert, pourrait dire non au projet présenté hier soir par Arnaud Montebourg.

Mais le dossier connait encore des blocages. L'Etat, qui a donc annoncé qu'il se prononçait en faveur l'offre de General Electric face à celle de Siemens-Mitsubishi, va également rentrer à hauteur de 20% dans le capital d'Alstom. Des parts qu'il s'est engagé à racheter à Bouygues, actionnaire du groupe à hauteur de près de 30 %. Mais le prix proposé ne satisfait visiblement par le groupe Bouygues. L'Etat propose en effet 28 euros par titre alors que Bouygues en demande 35 euros.

L'Etat en position difficile

"Bouygues veut utiliser ces capitaux pour d'autres investissements et là, lorsque l'Etat propose un prix, il est estimé trop bas. Donc il y a une pression maximale sur l'Etat ", analyse l'économiste Philippe Dessertine sur France info. Aujourd'hui "l'Etat n'a pas les moyens de suivre et se retrouve un peu acculé du fait de la proposition qu'il s'est obligé de faire à Bouygues et du fait qu'il ait refusé la première opération avec General Electric",   poursuit-il.

"L'Etat s'est placé dans une situation où il va devoir payer le prix fort", explique Philippe Dessertine au micro d'Olivia Ferrandi

Dans un courrier adressé au PDG de General Electric, le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg a prévenu que le rachat de 20% du capital auprès de Bouygues constituait "un préalable à toute forme d'accord du gouvernement" à l'opération envisagée par l’Américain. Le voilà donc contraint aujourd’hui de négocier avec Bouygues sur le prix de cession de ses actifs dans Alstom.

François Hollande espère des avancées "d'ici la fin de la journée"

Le dossier est sensible. En marge d'un mini-sommet social-démocrate européen à Paris, François Hollande a indiqué que la "position finale" de l'Etat "dépendra" de l'issue des négociations avec Bouygues. "Je pense que nous allons obtenir là-dessus des avancées d'ici la fin de la journée", a ajouté le président de la République. 

La transaction doit être négociée avant la réouverture du marché parisien lundi à 9h00.  Le financement de cette acquisition se fera via l'Agence des participations de l'État.

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