Alstom : l’opération séduction du candidat Siemens/Mitsubishi
Les patrons de Siemens et de Mitsubishi sont à Paris ce mardi pour une série de rencontres destinées à contrer l’offre sur Alstom de General Electric. Alors que les propositions américaines ont eu jusqu'ici la préférence du conseil d’administration du groupe français, le groupe allemand et l'industriel japonais comptent bien mettre hors-jeu la concurrence. Ils ont rencontré mardi matin, les syndicats d’Alstom puis François Hollande à l’Elysée et en fin de journée, un rendez-vous était prévu avec des députés de la commission des Affaires économiques.
Plaire aux uns et aux autres
Le président de la République et le Premier ministre, Manuel Valls, campent sur une position de neutralité puisqu’au final le dernier mot reviendra à Alstom. Mais l’Elysée a laissé entendre que les offres sont perfectibles, aussi bien du côté de Siemens que de General Electric. Le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg semble lui préférer un partenariat à un rachat du pôle énergie. Siemens s’est en tout cas adapté à cette hypothèse et son offre associée au japonais Mitsubishi aurait prévu une seule reprise, celle de l’activité de turbine à gaz.
Pour les autres activités de la branche "énergie" visées par son allié japonais, il est question de créer "une société commune " avec une majorité garantie pour Alstom. Voilà de quoi plaire au ministre de l'Economie et du même coup répondre à l’inquiétude du gouvernement sur le contrôle des autorités sur la partie "nucléaire" d’Alstom. Globalement, Siemens et son allié nippon situent leur offre à 14,2 milliards d’euros soit 1,85 milliard de plus que son concurrent américain.
Devant la commission des Affaires économiques à l'Assemblée nationale, le PDG de Mitsubishi a tendu une perche au gouvernement français, en demandant une entrée de l'Etat dans le capital d'Alstom, "au moins à hauteur de 10% ". C'est la participation que son groupe s'est engagée à prendre.
La question de l'emploi et du ferroviaire
Sur la question de l’emploi, le duo germano-nippon s’est aligné à la virgule près sur la promesse de General Electric, c’est-à-dire la création de plus de 1.000 postes en France. Le nouveau tandem a même rajouté un volet à son offre de reprise. La question du ferroviaire d’abord écartée revient sur le tapis. Le groupe allemand ne la subordonne plus au volet énergie. Siemens déclare vouloir créer un champion européen du ferroviaire, en apportant à Alstom l’ensemble de ses activités dans le domaine.
Des discussions et des rencontres seraient programmées ces prochains jours. Le temps presse. L’offre du groupe américain expire le 23 juin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.