Assurance chômage : une ultime séance sur l'épineuse question des contrats courts
Les partenaires sociaux se retrouvent à nouveau mardi pour une dernière séance de négociation sur l'assurance chômage, alors que la problématique des contrats courts reste entière.
Les syndicats et le patronat ont rendez-vous mardi 28 mars pour l'ultime séance de négociation sur la future convention d'assurance chômage. Après un échec en juin 2016, ils se sont finalement remis autour de la table, début mars. Si les discussions restent difficiles, c'est à cause de la question des contrats courts. Les syndicats souhaitent réduire la précarité et le patronat ne veut pas d'une hausse du coût du travail.
Des CDD très courts qui s'empilent
L'utilisation des contrats courts a explosé. Durant l'année 2000, on en dénombrait un 1 600 000 par trimestre. Aujourd'hui, leur nombre a grimpé à plus de quatre millions. Dans l'immense majorité des cas, ils concernent des salariés qui alternent des périodes de chômage et des contrats très courts, mais toujours chez le même employeur. L'indemnisation entre deux périodes travaillées coûte cher à l'assurance chômage, contrainte en quelque sorte de financer la flexibilité des entreprises. La situation précarise aussi les salariés comme Rabah, qui depuis sept ans, enchaîne les CDD courts dans une maison de retraite. "Ce sont des remplacements d'une à trois journées", explique le salarié, "appelé parfois à 6h du matin ou à 18h, pour aller travailler".
Je ne sais même pas combien de temps je vais travailler dans le mois.
Rabah, qui multiplie les contrats courts dans une maison de retraiteà franceinfo
Une formule souple pour des activités incessantes
Le médico-social est l'un des domaines d'activité les plus utilisateurs de CDD courts. Dans ce secteur, la flexibilité est indispensable, pour Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa). "Les maisons de retraite ont besoin de ces contrats de moins d'un mois pour une activité de 24 heures sur 24 et de 7 jours sur 7", plaide-t-elle, ajoutant le contexte de "l'accueil d'une population extrêmement fragile". C'est ce qui motive, déclare Florence Arnaiz-Maumé, le remplacement systématique d'un salarié absent. "Ce qui équivaut parfois à la multiplication, tout au long d'un mois, des contrats à la journée", argumente la déléguée du Synerpa.
Une taxation des contrats courts a déjà été mise en place en 2013. Mais, sous la pression du patronat, les contrats saisonniers, l'intérim et les CDD de remplacement y ont échappé. La mesure a donc très peu d'effets.
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