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Automobile : à quoi va ressembler Ampere, la future filiale électrique de Renault ?

L'entreprise française va présenter les objectifs de sa filiale électrique, nommée Ampere, qu'elle espère pouvoir valoriser entre 8 et 10 milliards d'euros.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Luca de Meo, PDG du Groupe Renault, présentant le prototype de la Renault R5 que Renault a développé en tant que voiture électrique, 14 janvier 2021. (MARTIN GAMBIER / MAXPPP)

Le grand jour pour Ampere. Le directeur général de Renault Luca de Méo doit présenter, dans l'après-midi du mercredi 15 novembre, aux investisseurs les objectifs de sa nouvelle filiale, entièrement dédiée aux véhicules électriques. Ampere sera normalement cotée en bourse au printemps 2024 et ouverte à d'autres actionnaires que Renault.

Cela ressemble à une sorte de Tesla à la française, à la grande différence près que la start-up a été créée il y a 20 ans et Renault est un constructeur historique, dont les origines remontent au XIXe siècle. D'où cette révolution, cette "renaulution", comme le directeur général Luca de Méo l'a baptisée en interne et cela suppose donc la création à partir de ce constructeur historique d'un "pure player" comme Tesla. En bon français, ce sera donc une entreprise spécialisée qui produira uniquement des modèles électriques et qui, pourrait voler à terme de ses propres ailes.

Une entité 100% française avec 11 000 salariés

L'idée est en effet de coter Ampere en bourse au printemps 2024. Renault restera l'actionnaire majoritaire, mais ses partenaires japonais Nissan et Mitsubishi ont déjà promis d'y investir 800 millions d'euros et l'Américain Qualcomm, spécialiste des semi-conducteurs et logiciels, devrait aussi entrer au capital.

Renault espère pouvoir valoriser Ampere entre 8 et 10 milliards d'euros, mais si les investisseurs ne suivent pas, il n'y aura pas d'introduction en bourse, laisse-t-on entendre au sein du groupe. La filiale s'affichera, au moins au départ, comme une entité 100% française avec 11 000 salariés dans l'Hexagone, dont un peu plus d'un tiers d'ingénieurs. Il y aura 12 sites, dont trois usines basées dans les Hauts-de-France, comme à Douai, à Maubeuge et à Ruitz, ainsi que des technicentres à Lardy, en région parisienne, ou à Toulouse.

Sept modèles, dont la R5

Ampere doit produire à terme sept modèles, dont la R5 lancée en 2024 (un mini SUV rappelant la R4), la Megane E-Tech, une Scenic électrique ainsi qu'un petit modèle de segment A, comme la Twingo, dont le nom provisioire est "Legend", d'ores et déjà annoncé à un prix de moins de 20 000 euros . L'idée de la firme est de proposer les prix les plus abordables possibles en réduisant les coûts de fabrication de 40% et en produisant un million de véhicules par an à horizon 2031.

Des objectifs très ambitieux tandis que tout le reste de l'activité de Renault, les voitures essence ou diesel, devrait être regroupé dans une autre entité, Horse, selon son nom de code, codétenue à 50-50 par le chinois Geely. De quoi provoquer déjà une certaine inquiétude chez les syndicats. La CGT a justement prévu un rassemblement symbolique mardi devant l'usine de Flins, dans les Yvelines.

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