Carlos Ghosn veut "expliquer pourquoi il a été victime d'une opération d'élimination", selon un proche
Philippe Riès, ancien directeur du bureau de l'Agence France Presse à Tokyo coécrit un livre avec Carlos Ghosn.
Carlos Ghosn donne mercredi 8 janvier à Beyrouth une conférence de presse très attendue, après sa fuite du Japon, où il est accusé de malversations financières. L'ex-PDG de Renault "veut donner des réponses extrêmement détaillées" et "expliquer pourquoi il a été victime d'une opération d'élimination", affirme sur franceinfo l'un de ses amis, Philippe Riès, ancien directeur du bureau de l'Agence France Presse à Tokyo et coauteur avec Carlos Ghosn de Citoyen du monde (Grasset, 2003).
franceinfo : Avez-vous pu parler avec Carlos Ghosn depuis sa fuite au Liban ?
Philippe Riès : Oui, il m'a appelé le lendemain de son arrivée à Beyrouth, simplement pour me dire par quels moyens je pourrais désormais communiquer avec lui. Et nous avons eu un échange très bref le jour de l'an pour que je lui souhaite une bonne année 2020, qui sera certainement meilleure que 2019, et ce ne sera pas difficile. Nous n'avons évidemment absolument pas parlé des conditions de son départ du Japon, et je ne pense pas d'ailleurs qu'il en parlera de manière détaillée dans cette conférence de presse.
Dans quel état d'esprit est-il ?
Je l'ai trouvé exactement dans le même état d'esprit, la voix peut-être un peu plus assurée, parce que certainement soulagé de ne plus être prisonnier de ce système judiciaire de nature totalitaire. Il va s'exprimer enfin sur le fond. Cela fait plusieurs jours qu'il est uniquement concentré sur la préparation de cette conférence de presse parce qu'il veut donner des réponses extrêmement détaillées et surtout expliquer pourquoi il a été victime de cette opération d'élimination menée par une partie du gouvernement japonais, la direction générale de Nissan et le bureau du procureur de Tokyo.
Le Liban a reçu une demande d'arrestation d'Interpol. Carlos Ghosn est-il prêt à vivre comme un fugitif pendant des années ?
Je rappelle qu'Interpol n'est pas une police, c'est un service de coopération entre les polices. S'il y a en effet dépôt d'une demande d'extradition de la part du Japon, elle sera examinée non pas par des gouvernements, mais par des juges. Et ce sera une excellente occasion de démontrer à quel point les droits de la défense sont bafoués au Japon. Je ne cesse de le dire : que commence enfin le vrai procès, qui est celui de l'opération politique montée pour éliminer Carlos Ghosn et du système judiciaire japonais.
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