Deux complices de Carlos Ghosn jugés à Tokyo regrettent de l'avoir aidé à fuir
Jugés dans la capitale japonaise, les deux hommes ont reconnu leur responsabilité dans l'évasion de l'ancien PDG de Renault et ont exprimé des regrets.
Ils sont désolés. Deux Américains jugés à Tokyo (Japon) pour avoir aidé Carlos Ghosn à fuir en décembre 2019 du Japon, où l'ancien magnat de l'automobile était poursuivi pour des soupçons de malversations financières, ont dit mardi 29 juin qu'ils regrettaient "profondément" leurs actes. "J'ai aidé Carlos Ghosn à s'échapper du Japon alors qu'il était en liberté sous caution" avec l'interdiction de quitter l'archipel, a déclaré à la barre Michael Taylor d'une voix chevrotante, selon des propos rapportés par l'agence Bloomberg, qui a pu accéder à l'audience.
"Je regrette profondément mes actes et je m'excuse sincèrement d'avoir causé des difficultés au processus judiciaire et au peuple japonais", a ajouté cet ancien membre des forces spéciales américaines âgé de 60 ans, qui s'était reconverti par la suite dans la sécurité privée. Peter Taylor, 28 ans, a lui aussi exprimé ses regrets. Les deux accusés se sont profondément inclinés après leurs déclarations, adoptant ainsi un geste d'excuse typiquement japonais, dans une tentative apparente de s'attirer la clémence du tribunal.
Une évasion rocambolesque
Lors de la première audience de leur procès le 14 juin, le père et le fils n'avaient pas contesté les faits qui leur sont reprochés. Ils avaient été arrêtés l'an dernier aux Etats-Unis puis extradés au Japon en mars de cette année. Ils encourent jusqu'à trois ans de prison. Michael Taylor a aussi décrit mardi comment il avait été informé courant 2020 via des relations familiales au Liban que Carlos Ghosn cherchait un moyen de quitter le Japon.
En novembre 2018, Ghosn, à l'époque PDG de Renault, président de Nissan et Mitsubishi Motors et patron de l'alliance entre les trois groupes automobiles, avait été arrêté après avoir atterri à Tokyo, puis inculpé pour ne pas avoir déclaré des revenus que Nissan devait lui verser ultérieurement et des abus de confiance aggravés.
Le Franco-Libano-Brésilien, qui était coincé au Japon en liberté sous caution depuis avril 2019 dans l'attente de son procès, a toujours clamé son innocence sur toute la ligne. Il s'est dit victime d'un complot chez Nissan, qui aurait été effrayé par un projet d'union plus rapprochée avec Renault. Depuis sa fuite du Japon, qui s'est déroulée dans des circonstances rocambolesques – il s'est notamment caché dans un gros caisson de matériel audio pour éviter les contrôles à l'aéroport –, Carlos Ghosn vit en permanence au Liban, qui n'extrade pas ses ressortissants.
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