"On ne peut plus faire marche arrière" : au Mondial de l'auto, le marché de la voiture électrique à l'honneur, malgré un contexte compliqué

De nouvelles Renault et Citroën face à des BYD et Leapmotor : le Mondial de l'automobile ouvre à Paris avec des nouveautés électriques censées relancer le marché européen, sous la menace chinoise, alors que le secteur est en plein ralentissement.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le stand Renault, lors de la 89e édition du salon Mondial de l'Auto à Paris, porte de Versailles, en 2022. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Renault, Peugeot, Volkswagen, Tesla, Cadillac ou encore les Chinois BYD et XPeng... Une cinquantaine de constructeurs seront présents au Mondial de l'automobile de Paris, qui ouvre au public mardi 15 octobre, au Parc des expositions de la porte de Versailles. Jusqu'à dimanche, les firmes automobiles vont déployer leurs stands afin de présenter leurs nouveaux modèles ou avancées technologiques.

Mais derrière les sourires de façade, c'est plutôt la soupe à la grimace, au moins pour les constructeurs français et européens. Car le marché de l'électrique connaît de vrais ratés au sein de l'Union européenne avec à peine 12% des immatriculations de voitures neuves enregistrées sur les 9 premiers mois de l'année, soit moins qu'en 2023.

La faute, entre autres, au plongeon du marché allemand après l'arrêt des bonus à l'achat décidé par le gouvernement d'Olaf Scholz, en décembre dernier. La France s'en sort, certes, un peu mieux : 17% de parts de marché sur la même période pour les modèles électriques, et presque 25% en incluant les hybrides rechargeables. 

Mais cela reste insuffisant alors que les constructeurs se sont lancés dans l'électrification à tout va de leur gamme, anticipant l'interdiction de la vente de modèles neufs à moteur thermique en 2035. Stellantis a ainsi promis le lancement de modèles uniquement électriques dès 2026 en Europe. Renault s'apprête à présenter de son côté une Renault 4 E-Tech électrique au Mondial de Paris, après avoir lancé la Mégane, la Scénic, et la R5, et avant la Twingo, promise dans deux ans.

Le "made in France" mis en avant

Malgré ce coup de frein sur les ventes de voitures électriques, les objectifs des constructeurs ne sont pas remis en cause. "On ne peut plus faire marche arrière", résument en chœur les différents représentants de la filière auto, pas seulement constructeurs mais aussi équipementiers.

La France devient d'ailleurs un pôle de l'électrique en quelque sorte en Europe, avec l'objectif fixé par Emmanuel Macron de produire 2 millions de véhicules électrifiés par an à horizon 2030. La firme au losange met ainsi déjà en avant la R5 ou la Mégane, fabriquées à Douai, même si les batteries sont produites par son partenaire asiatique Envision.

Stellantis, pour sa part, a investi quelque 200 millions d'euros rien qu'à Sochaux, site historique de la marque Peugeot, pour y produire ses SUV e-3008 et e-5008 avec, là, des premières batteries "made in France", estimées entre 3 à 4 000 cette année, fournies par la gigafactory ACC à Douvrin, dans le Nord, une co-entreprise créée avec Mercedes et TotalEnergies. Ses dirigeants ont dû revoir leurs perspectives à la baisse, mais espèrent la montée en cadence à partir de l'an prochain, en attendant, aussi, l'aboutissement des projets du Français Verkor et du Taïwanais ProLogium à Dunkerque.

Les acteurs appellent donc à une véritable politique de soutien au niveau européen et ne dramatisent pas outre mesure la concurrence chinoise, essentiellement sur l'électrique, qui ne représente aujourd'hui qu'environ 6% des ventes au sein de l'UE.

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