PSA Peugeot Citroën réforme ses retraites chapeau et redistribuera les économies à ses salariés
Le groupe a fait cette annonce deux ans après la polémique sur la retraite chapeau de son ancien patron.
C'est la fin des retraites chapeau chez PSA Peugeot Citroën. Le constructeur automobile a annoncé mercredi 16 décembre une réforme de ce dispositif pour ses dirigeants. Il espère réaliser ainsi une économie de 34 millions d'euros dès l'exercice 2015, qui sera reversée aux salariés. Des syndicats ont salué cette décision, qu'ils réclamaient pour certains de longue date.
"Sur proposition du président du directoire [Carlos Tavares], le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën a validé le principe de mettre fin au régime de retraite supplémentaire à prestations définies dont bénéficiaient les dirigeants mandataires sociaux et les membres du comité exécutif du groupe", a détaillé le groupe automobile dans un communiqué.
"Un pas vers de meilleures pratiques"
De même source, on précise qu'"un nouveau système de retraite à cotisations définies est mis en place ; ainsi l'entreprise ne garantira plus un certain niveau de retraite, mais versera un montant annuel directement lié aux résultats du groupe et à sa performance". "Ce nouveau dispositif générera une économie de 34 millions d'euros dans les comptes 2015 de PSA Peugeot Citroën, nette du coût de passage d'un dispositif à l'autre. Il sera par la suite moins coûteux pour le groupe ; à titre d'exemple, la charge pour le président du directoire sera divisée par plus de trois", a fait valoir la société.
Les syndicats ont réagi positivement, évaluant à quelque 400 euros la prime par salarié. Le délégué CFTC Franck Don a salué cette redistribution, "une excellente initiative", en rappelant "tout l'investissement [des salariés] ces dernières années" dans le redressement de l'entreprise. Pour la CFE-CGC, qui a appelé au versement "sans délai" de la prime, "PSA fait un pas vers de meilleures pratiques".
La CGT a souligné qu'elle réclamait "depuis des années l'abolition totale de toutes les retraites chapeau, un système scandaleux". Mais elle appelle l'entreprise à ne pas profiter d'un "effet d'annonce pour mettre sous le tapis le sujet des salaires, qui sont bloqués depuis mars 2012". Cette réforme intervient en effet alors que PSA a été mêlé à des polémiques ces dernières années au sujet de ces retraites "sur-complémentaires" financées uniquement par l'entreprise. Fin 2013, en partance du groupe alors en grande difficulté, le prédécesseur de Carlos Tavares, Philippe Varin, avait dit qu'il renonçait aux 21 millions d'euros prévus pour sa "retraite chapeau", face à une avalanche de critiques.
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