Carburants : "On va rester dans ces prix jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine", estime Olivier Gantois, porte-parole de l’industrie pétrolière en France
Olivier Gantois, porte-parole de l’industrie pétrolière en France et président de l’Ufip Energie Mobilité, était invité sur franceinfo ce jeudi.
Le prix des carburants "va rester comme ça jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine", a estimé ce jeudi 18 août sur franceinfo Olivier Gantois, porte-parole de l’industrie pétrolière en France et président de l’Ufip Energie Mobilité, le lobby qui rassemble les sociétés énergétiques et pétrolières. Depuis quelques semaines le prix de l’essence a pourtant baissé à 1,79 euro le litre de gasoil et à 1,74 euro celui d'essence en moyenne.
franceinfo : Comment expliquez-vous cette baisse ?
Olivier Gantois : Depuis le début de l'été, le prix du gasoil a baissé de 27 centimes à la pompe et celui du sans plomb de 30 centimes. Cela s'explique essentiellement par la baisse des prix du pétrole brut. Ce sont des prix mondiaux et la France n'a pas d'impact sur ces prix. Le pétrole brut est passé légèrement en-dessous des 100 dollars le baril cette semaine. Cette baisse est due à la demande mondiale.
Est-ce que cela va continuer à baisser ?
C'est extrêmement difficile à dire parce qu'on est quand même dans un contexte de guerre même si nous avons pu confirmer que la mise en place de l'embargo sur le pétrole russe n'aura pas d'impact sur le consommateur. Mais dans un contexte de guerre les prix ont tendance à rester élevés. Ensuite, cette baisse est relative parce qu'on est quand même à 100 dollars le baril ce qui est élevé. À mon avis, on va rester dans des prix comme ça jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine. Ce sera la même chose à la pompe si ce n'est que les 18 centimes de remise de l'État vont passer à 30 centimes au mois de septembre. Certains distributeurs ont annoncé des remises supplémentaires au-delà de celle de l'État, donc cela va faire baisser les prix.
Les surprofits de Total "ne sont pas liés à la distribution de carburant en France", assure Olivier Gantois qui "rappelle que les deux tiers des carburants vendus en station-service en France sont vendus par les grandes surfaces qui n’ont pas du tout d’activité en amont." pic.twitter.com/NDrBZrQYD1
— franceinfo (@franceinfo) August 18, 2022
Est-ce que la remise de 30 centimes de l'État arrive trop tard ?
Les variations des prix pétroliers sont impossibles à prévoir de manière précise. Donc, dans un contexte de prix qui sont élevés, la remise de l'État est tout à fait justifiée. Il est impossible d'avoir un système dynamique qui reviendrait à gommer toutes les variations des prix pétroliers. La bonne nouvelle c'est que le marché français de distribution des carburants est extrêmement concurrentiel et que les marges nettes de distribution, donc ce qui reste dans la poche des distributeurs sont de l'ordre d'un centime par litre. En France, les deux tiers des carburants vendus en station-service le sont par des grandes surfaces.
Que pensez-vous de l'huile de friture usagée comme carburant ?
La piste intéressante c'est de recycler ces huiles et de les retraiter en raffinerie, donc de substituer le pétrole brut qu'on raffine par des huiles usagées. L'activité de retraitement des hydrocarbures comme les huiles de friture va s'accroître en Europe. En revanche, mettre des huiles directement dans son moteur je ne le conseille à personne. On a des véhicules qui sont de plus en plus pointus s'agissant de la qualité des carburants qu'ils acceptent pour ne pas endommager le moteur. On n'a aucune possibilité de garantie que ces huiles de friture répondent aux spécificités des moteurs.
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