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Plan pour l'hydrogène vert de Nicolas Hulot : des taxis parisiens roulent déjà sans polluer

Nicolas Hulot annonce vendredi son plan pour l'hydrogène vert : 100 millions d'euros pour passer à 10% de production d'hydrogène à base d'énergie renouvelable. Une technologie utile notamment dans les transports, car rouler à l'hydrogène permet de ne pas polluer l'air des centres-villes. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ce taxi à hydrogène de la compagnie "Hype" circule dans les rues de Paris depuis 2016. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Nicolas Hulot veut faire de la France le leader mondial de l'hydrogène. Le ministre de la Transition écologique et solidaire dévoile vendredi 31 mai son plan pour développer cette technologie : 100 millions d'euros pour passer à 10% de production d'hydrogène à base d'énergies renouvelables. Selon le ministre, la France a les atouts pour devenir le leader mondial de l'hydrogène dans les transports. Car rouler à l'hydrogène permet de ne pas polluer l'air des centres-villes. 

Abdu est salarié de la compagnie de taxi Hype. Depuis 2 ans, il roule à l'hydrogène. "Le seul bruit que vous allez entendre, c'est le frottement des pneus sur la chaussée" explique le chauffeur. Il le confesse, avant, il roulait avec un diesel, qui polluait donc. "Nous travaillons comme les autres taxis, au même prix, mais les clients ont la conscience tranquille car ils sont transportés sans polluer". Ce qui sort de son pot d'échappement ? De la vapeur d'eau.

Un obstacle : le prix d'un véhicule

Abdu doit faire le plein tous les 500 kilomètres. À Paris, l'une des trois bornes de recharge au pont de l'Alma. "Un plein prend maximum cinq minutes et coûte environ 50 euros".

Seuls Toyota et Hyundai proposent aujourd'hui des voitures à hydrogène. Des véhicules deux fois plus cher que des modèles thermiques. Celle d'Abdu coûte 66 000 euros.

Aujourd'hui, demander à un artisan d'investir autant dans ces véhicules n'est pas encore envisageable.

Abdu

chauffeur d'un taxi à hydrogène

Ces voitures n'émettent donc pas de polluants mauvais pour nos poumons quand elles roulent en ville. Mais si l'hydrogène qu'elles utilisent est produit à base d'énergie fossile, ce ne sera pas bon pour le climat. C'est pourquoi le plan de Nicolas Hulot veut aider les projets qui produisent ce gaz avec des énergies renouvelables, par électrolyse.

"Aujourd'hui, 95% de l'hydrogène dans le monde est produit à base de gaz naturel que l'on 'casse'" explique Pierre-Etienne Franc, de la société Air liquide, qui développe des projets dans le monde entier. "Un kilo d'hydrogène produit génère dix kilos de CO2. Mais si on le fait à base d'électricité renouvelable sur électrolyse, on tombe à zéro." 

263 voitures à hydrogène en France

"Aujourd'hui, 4 000 voitures roulent à l'hydrogène au Japon, et le pays en enregistre entre deux et trois mille de plus chaque année. En Californie, elles sont déjà 5 000" poursuit Pierre-Etienne Franc. "En Chine, cela concerne déjà plus d'un millier de bus, alors que nous en avons péniblement une centaine en Europe."

Avec seulement 263 véhicules et 20 bornes de recharge, la France a du retard,  mais avec ce plan, Nicolas Hulot espère aider à développer les projets et à faire baisser les prix. Il vise 5000 voitures et 200 camions à hydrogène d'ici 5 ans.

Un taxi qui roule à l'hydrogène : le reportage d'Anne-Laure Barral
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