Carburants : la baisse des prix en tractation à Bercy
Le gouvernement a promis une baisse des coûts des carburants dès cette semaine. Samedi, Pierre Moscovici a assuré que les prix reculeraient grâce à un "effort partagé" avec les industriels. Le ministre de l'Economie rencontre donc en ce début de semaine tous les acteurs du secteur, en attendant la mise en application de la baisse de taxe envisagée la semaine dernière par le gouvernement.
Les associations demandent une diminution des marges des raffineurs...
Dans un premier temps, le ministre de l'Economie et son collègue Benoît Hamon (Consommation) reçoivent lundi après-midi les associations de consommateurs. Ces associations estiment qu'une baisse de la fiscalité ne sera pas la mesure la plus efficace pour la baisse des prix du carburant, car le manque à gagner pèsera trop lourd sur le budget de l'Etat.
Pour elles, la baisse des prix du carburant doit surtout passer par une diminution des marges des raffineurs."On ne comprend pas pourquoi le débat se positionne aujourd'hui uniquement sur la distribution, où il n'y a pas énormément de marge de manoeuvre ", a déclarét avant la réunion Nicolas Mouchnino, de l'UFC-Que Choisir. "Les marges de raffinage sont extrêmement élevées à l'heure actuelle, notamment sur le diesel. Les pétroliers peuvent aujourd'hui faire un effort là-dessus ", ajoute-t-il.
... et une réduction de la dépendance à la voiture
Les associations de consommateurs demandent une baisse d'au moins 6 ou 7 centimes par litre. Selon les calculs du Parisien, la baisse actuelle devrait atteindre 3 à 4 centimes. "Il faut autre chose que des mesures de surface ", a déclaré également Alain Bazot, président de l'UFC-Que choisir.
De son côté, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) réclame des mesures de fond pour "réduire progressivement la dépendance automobile ". "Les voies ferrées, les transports en commun, il faut les développer. Combien de communes sont aujourd'hui très difficilement accessibles par ces transports ? Il y a donc obligation d'avoir une voiture ", a estimé Thierry Vidor, directeur général de Familles de France.
Certains industriels prêts à aider le gouvernement...
Mardi matin, le ministre de l'Economie recevra les pétroliers et les distributeurs - divisés sur l'effort à fournir - auxquels il devrait demander une baisse des prix.
Lundi, l'enseigne Leclerc et les Magasins U, qui comptent respectivement 500 et 750 stations-service en France, se sont engagés à vendre le carburant à "prix coûtant " jusqu'à la fin du mois de septembre. La grande distribution réalise environ 60% des ventes du carburant en France, loin devant les réseaux des compagnies pétrolières (30%) et les détaillants indépendants (10%).
... d'autres industriels demandent aux compagnies pétrolières de baisser leurs prix
Mais l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), qui représente les enseignes rivales Auchan, Carrefour, Casino et Cora, n'est pas vraiment d'accord pour baisser les prix, car elle juge que ces stations-service ne réalisent qu'un centime de marge par litre de gazole ou d'essence. "Nous suggérons que les compagnies pétrolières membres de l'Ufip auxquelles nous achetons le carburant, baissent leurs prix, de façon à ce que nous puissions répercuter cette baisse dans nos stations-service ", a lancé le délégué général de l'UIP, Alexandre de Benoist.
Et justement, dimanche, l'Ufip, qui représente les compagnies pétrolières comme Total, s'est dite prête à "accompagner l'effort du gouvernement de façon à ce que cette baisse ou atténuation soit sensible pour l'automobiliste ".
L'Ufip serait-elle donc prête à baisser ses prix ? Réponse mardi : Pierre Moscovici devrait dévoiler le détail des mesures à l'issue de la réunion avec les industriels.
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