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Hausse des prix des carburants : trois questions sur la remise de 15 centimes par litre annoncée par le gouvernement

Jean Castex a déclaré, samedi 12 mars, que la mesure serait mise en place pour une durée de quatre mois.

Article rédigé par franceinfo
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Les tarifs des carburants sont affichés à l'entrée d'une station service, le 13 mars 2022, à Varennes-Changy (Loiret). (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / AFP)

Un coup de pouce pour tous les Français. Face à l'envolée des prix des carburants, Jean Castex a annoncé dans un entretien au Parisien, samedi 12 mars, une "remise à la pompe de 15 centimes par litre". Cette mesure s'appliquera à partir du 1er avril, pour une durée de quatre mois. Franceinfo répond à trois questions sur sa mise en place.

Comment fonctionnera cette remise ?

Les prix de tous les carburants, et notamment du diesel, augmentent en continu depuis plus de deux mois en France. Le litre de gazole valait 1,8831 euro la première semaine de mars, mais les prix dépassent désormais largement 2 euros dans de très nombreuses stations services. Pour répondre à cette flambée, le gouvernement a donc décidé de mettre en place une "remise à la pompe de 15 centimes par litre"Ainsi, "pour chaque plein de 60 litres, vous économiserez 9 euros", a illustré Jean Castex.

Cette mesure, qui coûtera environ 2 milliards d'euros à l'Etat, concerne les ménages comme les entreprises, a précisé le Premier ministre dans son interview au Parisien. L'objectif est d'aider l'ensemble des Français, en particulier ceux qui utilisent le plus leur véhicule. "Une infirmière libérale, qui parcourt beaucoup de kilomètres par mois, en faisant un plein toutes les semaines par exemple, bénéficiera de fait plus de cette 'remise' qu'un particulier qui ne passe à la pompe qu'une fois par mois", souligne Le Parisien dans un autre article.

Elle s'appliquera en outre à "tous les carburants comprenant du brut", ce qui exclut uniquement l'E85, a expliqué le cabinet du Premier ministre au quotidien. La remise ne sera pas visible sur les prix affichés à l'entrée des stations mais elle s'effectuera au moment du paiement, en caisse ou par carte bancaire à la pompe. "Tous les arbitrages techniques" sur ce point "ne sont pas encore rendus", a précisé  Matignon. L'objectif est toutefois que la remise soit automatique, dans les 11 000 stations que compte la France.

L'Etat remboursera ensuite cette ristourne aux distributeurs. Samedi, Jean Castex a demandé à ces derniers comme aux pétroliers de "faire un geste complémentaire" en faveur des consommateurs. "Comment les Français comprendraient qu'ils payent un plein de gasoil à 2 euros, pendant qu'au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices ?, a relevé le Premier ministre dans son interview au Parisien. Si l'Etat fait un effort de 15 centimes au litre, et qu'ils font par exemple un effort de 5 centimes, c'est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français."

Pourquoi la mesure n'entrera-t-elle en vigueur qu'en avril ?

Avec cette remise, le gouvernement souhaite répondre rapidement à la flambée des prix des carburants. Mais il fallait laisser le temps aux distributeurs de s'organiser pour l'application de la mesure, explique l'exécutif au Parisien. Par conséquent, elle n'entrera en vigueur que le 1er avril prochain et sera valable jusqu'au 31 juillet.

En cas de chute des prix durant cette période, Matignon réexaminera cette remise, selon l'AFP. Ce scénario est toutefois jugé "peu probable" par l'exécutif. La hausse des cours du pétrole s'est en effet amorcée il y a plusieurs mois, la production n'arrivant pas à suivre le rythme de la forte reprise économique mondiale, et elle a été accentuée par la guerre en Ukraine.

Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas décidé une baisse des taxes sur le carburant ?

L'association de consommateurs CLCV a salué samedi une "réponse concrète" de l'exécutif à la hausse des prix, mais regrette qu'il faille attendre le 1er avril pour sa mise en place. Le délégué général de 40 millions d'automobilistes a, lui, trouvé le geste "juste normal" puisque "l'Etat engrange actuellement des recettes de TVA qui dépassent le budget prévu". L'Association des maires ruraux de France a réagi de façon similaire, dimanche, appelant à une baisse de la TVA sur les carburants à 5,5% pour faire chuter les prix à la pompe.

Jean Castex a toutefois expliqué la veille que le gouvernement avait exclu une baisse des taxes sur les carburants, qui nécessiterait une loi et "prendrait plus de temps". "Moins taxer une énergie polluante enverrait un mauvais signal, a encore justifié le Premier ministre auprès du Parisien. Par ailleurs, si vous baissez la fiscalité, vous ne la remontez jamais." Il a souligné que "cette remise permet d'aider tout le monde, y compris les professionnels qui sont exonérés de taxes".

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