: Vidéo Du pétrolier à la pompe, comment le carburant arrive-t-il dans nos voitures ?
La France importe la quasi-totalité de ses besoins en pétrole et consomme plus de 50 millions de litres de carburants par an.
Les Français consomment chaque mois 4,13 milliards de litres de carburants (chiffres 2018 de l'Union française des industries pétrolières). Ils font en moyenne un plein toutes les deux semaines, ce qui représente cinq millions de clients quotidiens dans les stations-service. D'où l'inquiétude massive quand il est question de bloquer des raffineries lors de grèves et la ruée vers les stations pour essayer d'échapper à une éventuelle pénurie.
D’où vient le pétrole brut ?
À 99% de l’étranger. La France produit en effet très peu d'hydrocarbures. En 2017, 56,7 millions de tonnes de pétrole brut ont été importés, ainsi que 40,2 millions de tonnes de produits raffinés, essentiellement du gazole et du fioul domestique qui proviennent essentiellement de Russie, des États-Unis et de certains pays de l’Union européenne.
La quasi-totalité des besoins en pétrole brut et en produits finis est acheminée par voie maritime, vers 17 ports en métropole. Trois assument à eux seuls 84% du trafic national : Marseille, Le Havre et Nantes-Saint-Nazaire. Le pétrole brut est déchargé vers les raffineries pour être transformé en produits finis. Les produits déjà raffinés sont, eux, directement importés dans des dépôts côtiers. Un réseau souterrain d’oléoducs enterrés, long de 6 000 kilomètres, permet d'alimenter les raffineries et les dépôts.
Du brut au raffiné
Pour faire rouler nos voitures, le pétrole brut doit être transformé en essence ou en gazole, c'est l’étape du raffinage, où sont également produits les bitumes, fioul lourd, kérosène et autres produits pétroliers.
La France compte sept raffineries en métropole :
• Gonfreville (Total) et Gravenchon (Esso) en Seine-Maritime
• Lavera (Petroineos) et Fos-sur-Mer (Esso) dans les Bouches-du-Rhône
• Donges (Total) en Loire-Atlantique
• Grandpuits (Total) en Seine-et-Marne
• Feyzin (Total) dans le Rhône
Une huitième raffinerie, La Mède (Bouches-du-Rhône), est en phase de reconversion pour produire des agro-carburants. Et une dernière, en Martinique, assure la production pour les Antilles et la Guyane.
Ces produits transformés vont ensuite être acheminés vers des dépôts de stockage.
200 dépôts de stockage
La France métropolitaine compte plus de 200 dépôts répartis sur tout le territoire. Leur capacité peut aller de 400 m³ à plus d'un million de m³ pour les plus gros. Depuis 1974, ces dépôts doivent constituer des stocks stratégiques (trois mois de réserve) qui peuvent être débloqués à la demande de l'État.
Pour passer des raffineries aux dépôts, les produits finis transitent pour plus de 60% par un réseau d’oléoducs enterrés de 6 000 kilomètres. Le reste est acheminé par voie fluviale dans des barges, ou par le train. C'est de ces dépôts que le carburant va parvenir à la pompe.
Plus de 11 000 stations-service
La France comptait 11 068 stations-service en 2018. 443 se situent sur les autoroutes et les voies express. 41% des stations sont gérées par la grande distribution (chiffres de l’Ufip, 2012), qui ont fait du carburant un "produit d’appel", dont le prix est proche du prix coûtant. L’essence et le gazole sont acheminés dans ces stations via des camions citernes.
En cas de mouvements sociaux, les automobilistes se ruent souvent à la pompe pour faire des pleins "de précaution". On peut compter jusqu'à cinq fois plus de pleins dans certaines stations.
En octobre 2010, le port de Marseille avait été bloqué 33 jours, occasionnant des pénuries de carburant dans plusieurs régions. En mai 2016, des raffineries ou des dépôts avaient ainsi été bloqués, en juin 2017, les grévistes avaient immobilisé des camions-citernes. La grève contre la réforme des retraites entamée le 5 décembre 2019 a engendré plusieurs mouvements sociaux dans les raffineries. En 2020, la Fédération CGT de la Chimie a appelé à un blocage de toutes les installations pétrolières du 7 au 10 janvier. Mardi 7 janvier, selon le gouvernement, les stations-service étaient approvisionnées "normalement", malgré des perturbations dans la quasi-totalité des raffineries.
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