: Reportage "Des constructeurs ont fait une percée technologique et qualitative ces dernières années" : les Russes conquis par les voitures chinoises

En quelques mois, les voitures européennes et japonaises qui dominaient les marchés russes ont presque disparu. En cause, des sanctions sur les véhicules de luxe et le départ de Russie de certains constructeurs.
Article rédigé par franceinfo
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Des voitures de la marque Changan sont exposées lors du 19ème salon international de l’industrie automobile de Shanghai (Chine), le 20 avril 2021. (HECTOR RETAMAL / AFP)

Il y a un an encore, on les regardait avec curiosité dans les rues de Moscou. Mais aujourd'hui, elles font définitivement partie du paysage. Les Haval, Chery et autres Changan ont conquis le marché. Près des trois quarts des voitures neuves vendues en Russie aujourd'hui sont chinoises.

Les marques chinoises qui ont profité de la disparition quasi totale de leurs concurrentes européennes, japonaises et coréennes qui dominaient le marché avant la guerre. "La plupart des marques chinoises étaient déjà présentes sur le marché russe, mais elles se trouvaient dans un environnement hautement concurrentiel", explique Ilya Petrov, directeur des ventes aux particuliers chez Avilon, l'un des plus gros concessionnaires automobiles de Moscou. "En 2022, il s'est avéré que la voie était libre pour elles. La transition a donc été assez rapide, peu compliquée et surtout peu coûteuse en termes d'investissements financiers."

Dans les salons de vente chez Avilon, les Haval ont pris la place des Volkswagen, et les clients semblent satisfaits. "J'ai eu une Audi mais aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup de voitures allemandes, plus beaucoup de françaises…, raconte Youri, un client. Ce sont les voitures chinoises qui sont prédominantes. Je ne vois pas la différence, ce sont de bonnes voitures".

Des prix attractifs et une bonne qualité

Certains sont aussi séduits par les gros SUV, proposés par la nouvelle marque chinoise Tank à des prix attractifs. Le constructeur est arrivé récemment sur le marché russe mais son offre a convaincu Ievgueni, qui vient d'en acheter un. "Pourquoi payer trop cher si, en mettant moins d'argent, je peux obtenir exactement la même qualité ? En réalité, elles sont très proches des voitures européennes".

Si on vend toujours moins de voitures qu'avant la guerre en Russie, le marché est en train de se redresser grâce aux Chinois, estime Ilya Petrov. "Bien sûr, si on se replace en 2022, les acheteurs russes se méfiaient encore des marques chinoises, analyse-t-il. Nous nous souvenions des voitures d'il y a quinze ans qui roulaient rapidement, qui étaient des copies de japonaises et de coréennes. Mais la plupart des constructeurs chinois ont fait une percée technologique et qualitative au cours des cinq à sept dernières années."

Quant aux Russes fortunés qui veulent malgré tout une BMW ou une Mercedes, comme avant guerre, ils s'orientent désormais sur le marché des importations parallèles : des voitures qui passent par la Turquie ou Dubaï, pour atterrir dans les concessions de Moscou.

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