Budget 2018 : qui sont les gagnants et les perdants du projet de loi de finances ?
Ce projet a été présenté, mercredi, à la presse. L'un des objectifs est de ramener le déficit public à 2,6% du PIB en 2018.
Un seul objectif, "inverser la courbe de la dépense publique". Ainsi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a-t-il résumé la ligne de conduite de l'exécutif pour le budget 2018, avec un déficit public à 2,6% du PIB l'an prochain (soit en dessous des 3% requis en zone euro).
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Mais qui seront les gagnants du projet de loi de finances 2018, présenté à la presse mercredi 27 septembre ? Eléments de réponse.
Les gagnants : Défense, Education, Ecologie
Le ministère de la Défense. La grande muette sera-t-elle satisfaite ? Le budget des armées augmente de 1,8 milliard d'euros à 34,2 milliards. Objectifs : maintenir les équipements militaires, continuer à financer les coûteuses opérations extérieures et recruter des cyberespions.
Le gouvernement entend poursuivre sur le même rythme tout au long du quinquennat et vise une hausse totale de 8,6 milliards d'ici à 2022, soit un montant "sans précédent depuis la fin de la guerre froide". L'objectif, selon Le Monde, est d'aller "vers un effort de 2% du PIB, soit 50 milliards d'euros, en 2025, une promesse du président Macron".
Le ministère de l'Education. Ecoles, collèges et lycées sont dotés de 1,3 milliard d'euros supplémentaires, ce qui porte le budget du ministère à 51,3 milliards au total. L'argent doit servir à absorber "un nombre important de recrutements" dans le premier degré, décidés par le précédent gouvernement.
Une hausse équivalente est prévue d'ici à 2020, afin notamment de dédoubler plus de 11 000 classes de CP et de CE1 dans les quartiers défavorisés et de recruter chaque année 4 500 personnes pour accompagner les élèves handicapés. La recherche et l'enseignement supérieur obtiennent une rallonge de 700 millions d'euros (27,4 milliards au total), dont 200 millions pour permettre aux universités "d'accueillir davantage d'étudiants" et quelques coups de pouce à la filière aéronautique et spatiale.
Le ministère de l'Ecologie. L'enveloppe du ministère de la Transition écologique et solidaire gonfle de 500 millions d'euros (à 10,4 milliards), pour renforcer le soutien aux énergies renouvelables et financer l'extension du "chèque énergie" et de la prime à la conversion des véhicules polluants. Malgré "la pause réalisée sur les grands projets", 200 millions supplémentaires sont destinés aux infrastructures de transports, en particulier à "l'entretien et la régénération du réseau routier national non concédé et du réseau fluvial".
Les perdants : Logement et Travail
Le ministère du Logement. Le gouvernement assume les coupes claires dans ce secteur, avec cet argument massue contenu dans le document budgétaire, détaillé mercredi en Conseil des ministres : "La France consacre plus de 40 milliards d'euros à la politique du logement, soit 2% de sa richesse intérieure, un niveau très supérieur à la plupart de ses voisins européens".
Conséquence : le budget du ministère de la Cohésion des territoires chutera de 18,3 milliards d'euros à 16,5 milliards l'an prochain puis à 15 milliards en 2019, soit une baisse de 18% en deux ans. Avec des conséquences perceptibles pour une partie de la population : les aides personnalisées au logement (APL) sont amputées de 1,7 milliard d'euros dès l'an prochain.
Le ministère du Travail. Autre victime des coupes budgétaires, le ministère du Travail, qui perd 9% de ses crédits, en 2018, passant de 16,7 à 15,2 milliards d'euros. Une réduction essentiellement due à la baisse des contrats aidés. Et le budget devrait encore baisser sensiblement les années suivantes : il est attendu à 12,9 milliards en 2019 et 12,6 milliards en 2020.
Le ministère a toutefois confirmé que 200 000 nouveaux contrats aidés seraient signés en 2018, exclusivement dans le secteur non marchand, pour une enveloppe de 1,4 milliard d'euros, en baisse d'un milliard (280 000 contrats en 2017). La subvention publique de ces contrats passera de 70% à 50% en moyenne, a précisé le ministère, qui prévoit un taux plus élevé en outre-mer.
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