"C'est que des pressions, pas du volontariat" : dans le cortège anti-travail dominical
Le cortège est parti du boulevard Haussmann, devant les galeries Lafayette. Tout un symbole puisque c'est une zone ultra-touristique de la capitale où les magasins pourraient ouvrir tous les dimanches en cas d'adoption du projet de loi Macron. Et c'est ce que craignent Fernando et Driss qui travaillent dans de grands commerces des environs : "Dimanche c'est un des seuls jours où je peux voir mes enfants, parce que la semaine, on rentre tard. le magasin où je travaille ferme à 20h donc je rentre à 21h. Ma fille est déjà couchée. Donc si je peux la voir un peu ledimanche, c'est pas plus mal" , s'inquiète le premier. "On n'a plus de vie de famille. Et les journalistes demandent : est-ce que vous êtes d'accord pour que les magasins iouvrent le dimanche et là ça va être oui. Mais posez-leur la question : est-ce que vous, vous êtes prêts à travailler le dimanche. Et ça ne va pas du tout être la même réponse ", ajoute le second.
"Vous ne venez pas travailler le dimanche ? Eh bien vos congés, on ne va pas vous les donner aux dates que vous fixez "
Le gouvernement répète que cette loi Macron n'est pas contre les salariés. Il promet que l'extension du travail dominical se fera sur la base du volontariat des employés concernés. Mais Marie-France, qui est venue spécialement de l'Oise pour manifester ne croit pas à cette notion de volontariat : "J'ai travaillé 23 ans dans le commerce. J'étais déléguée CGT. 23 ans où je n'ai vu que des pressions sur les salariés, donc ce n'est pas du volontariat, c'est pas vrai. Vous ne venez pas travailler le dimanche ? Eh bien vos congés, on ne va pas vous les donner aux dates que vous fixez. Donc ce n'est pas du volontariat. On force les gens. Et vous croyez que les nourrices, elles vont travailler le dimanche pour garder les enfants ? C'est pas vrai ".
Contreparties financières ? Des risques d'inégalité
"La loi Macron, c'est la loi des patrons ! On n'en veut pas ! ", peut-on entendre dans le cortège. L'autre promesse du gouvernement ce sont des majorations, des contreparties financières pour les gens qui viendraient travailler le dimanche. Mais là non plus les salariés ne sont pas convaincus comme Karl Ghazi, de la CGT du commerce : "Aucun salarié ne touchera la même chose que son voisin. Si vous prenez les galeries Lafayettes, en face desquelles nous sommes, il y a 90% des salariés à la vente qui ne sont pas des salariés des galeries Lafayette mais qui sont ce qu'on appelle des démonstrateurs. Ils travaillent pour plein d'entreprises différentes et qui sont chacun renvoyés à sa propre négociation d'entreprise. C'est à dire qu'il y en a qui seront majorés de 5% quand d'autres seront majorés de 100%, sur le même lieu de travail, pour le même travail fourni et pour les mêmes horaires ".
Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche et Olivier Besançenot pour le NPA étaient présents dans ce cortège, mais la mobilisation n'était guère spéctaculaire. Le cortège de taille réduite n'a pas bloqué la circulation bien longtemps sur le boulevard Haussmann.
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