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Comment l'Assurance-maladie compte économiser 3 milliards d'euros

La Caisse Nationale d'Assurance-maladie a présenté dans son rapport annuel jeudi 2 juillet, des pistes pour réduire les dépenses de santé. Les 31 propositions qui ont été faites visent à économiser 3 milliards d'euros au cours des trois prochaines années.
Article rédigé par Leticia Farine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Pour l'année 2016, le gouvernement a rabaissé l'objectif national des dépenses d'assurance maladie à 1,75%, soit "3,4 milliards d'euros d'économies"  © MaxPPP, Julio PELAEZ)

La Caisse Nationale d'Assurance-maladie (CNAM) a dévoilé jeudi 2 juillet, son rapport annuel "Charges et Produits 2016 ", dans lequel elle dévoile trente-et-une mesures de réduction des dépenses de santé. Si les préconisations sont aussi nombreuses, c'est qu'elles visent à faire "3,4 milliards d'euros d'économies par rapport à la croissance tendancielle des dépenses " de santé rappelle la CNAM.

Alors que le gouvernement demande 3,4 milliards d'économies l'an prochain avec une hausse des dépenses limitée à 1,75%, l'Assurance maladie propose des mesures permettant de faire 715 millions d'économies d'ici 2016. Le gouvernement requiert également dix milliards d'économies sur les dépenses de santé en trois ans, tandis que l'Assurance maladie ne s'engage qu'à un plan triennal de 3 milliards d'euros d'économies.

Les propositions s'organisent sur sept axes de réflexion. La prévention et l'accès aux soins au centre du rapport pour encourager les médecins à prévenir, plutôt que guérir. Le but : "Une prise en charge de qualité et au bon moment ", "l'optimisation du coût " ou encore l'action "en amont sur des facteurs de risque de pathologies lourdes et coûteuses ".

Parmi les propositions, il est question de limiter encore les durées de séjour à l’hôpital, comme après un accouchement ou une opération orthopédique, en accompagnant le retour à domicile des patients ou en évitant les réhospitalisations. Cette mesure devrait permettre d'économiser 836,4 millions d'euros sur trois ans. Une autre piste s'intéresse à la réduction du coût des transports sanitaires afin de proposer plus de transports assis et, par exemple, moins d’ambulances qui sont plus coûteuses.

Des pathologies et des traitements dépensiers recensés 

La Caisse souhaite également s'attaquer aux arrêts de travail en accordant une attention particulière à la dépression et aux troubles musculo-squelettiques, les deux pathologies qui entraînent les arrêts de travail les plus longs. Autre point soulevé : l'amélioration du suivi post-opératoire. Elle devrait permettre de dégager à elle seule 840 millions d'euros sur trois ans.

L'Assurance-maladie dévoile aussi une liste des pathologies et des traitements qui engendrent le plus de dépenses en soulignant le gain d'argent qui pourrait être réalisé en prévenant davantage l'obésité, le diabète et les autres grandes maladies chroniques.

Le rapport met également en lumière le manque de maîtrise sur le prix élevé des produits de santé. Les derniers traitements contre l'hépatite C au montant exorbitant, en sont un exemple frappant. Ainsi, l'Assurance-maladie appelle notamment les médecins à prescrire à leurs patients des médicaments en prenant en compte un bon rapport "coût efficacité des traitements ". 

                  

L’Assurance-maladie suggère ainsi de mettre en place "un dispositif de veille " pour se préparer à l'arrivée de nouveaux produits ou encore de renforcer le contrôle des prescriptions de ces nouveaux produits. Le développement des génériques devrait quant à lui, se poursuivre permettre d'économiser 38,8 millions d'euros l'an prochain. 

Le plan qui prévoit près de 715 millions d'euros d'économies pour 2016, a été approuvé jeudi 2 jullet par le Conseil d'Administration de la Caisse Nationale de l'Assurance-maladie à 19 voix pour, 6 contre et 10 abstentions. Il sera bientôt présenté au gouvernement qui l'aura certainement en tête à l'heure de rédiger le prochain projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. 

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