La France connaît une explosion de la "movie money", ces grossiers faux billets qui piègent les commerçants
Les commerçants se font de plus en plus piéger par la "movie money", en référence aux faux billets utilisés sur les plateaux de cinéma.
Ces faux billets se repèrent facilement. Et pourtant ils se retrouvent par milliers dans les caisses des magasins, surtout dans les petits commerces. "En les prenant en mains rapidement, quand on a du monde, on ne s'aperçoit pas vraiment que ce sont des faux billets, raconte Ludovic Faroult, qui gère une boulangerie à Creutzwald, en Moselle. Au total, pour notre établissement, ces derniers représentent 150 euros. Ces faux billets sont probablement transmis le jeudi matin, le jour du marché dans notre ville, ce qui fait qu'on a un flux de clients très important et qu'on ne peut pas contrôler tous les billets."
Le faux billet est lisse et craque peu
Ce commerçant de Creutzwald a décidé de s'équiper d'un détecteur de faux billets pour ne plus être victime de cette "movie money", ces "billets de cinéma" grossièrement contrefaits destinés à l'origine sur les tournages de films. Ces deux mots en anglais apparaissent sur les fausses coupures, à la place de la signature du président de la BCE Mario Draghi et ce n'est pas la seule différence avec nos vrais billets.
"C'est une photocopie qui ne contient aucun signe de sécurité et qui, en plus, est surmontée par des mentions expliquant que ce n'est pas un vrai billet, explique le commissaire Eric Bertrand, qui dirige l'office central de répression du faux monnayage. On entend qu'il craque assez peu. En revanche, ce vrai billet de 20 euros fait réellement un bruit de craquement. Il contient du relief alors que le faux billet a été fait sur un papier ordinaire et est donc totalement lisse."
Des billets achetés en quelques clics sur internet
Ces billets factices s'achètent en quelques clics sur de nombreux sites chinois de vente en ligne. Et leur prix est dérisoire : 10 euros la liasse de cent coupures de 20 ou 50 euros. Sur internet, ils sont présentés comme des billets réalistes destinés aux enfants, au cinéma ou au poker. Mais leur utilisation est largement détournée.
Notre difficulté, c'est qu'on a une pluralité de délinquants et une population délinquante qu'on n'a pas l'habitude de voir.
Eric Bertrand, commissaireà franceinfo
Beaucoup d'étudiants, des gens qui ont des soucis financiers et qui se disent qu'ils vont pouvoir passer quelques billets pour arrondir leurs fins de mois. On n'est pas sur notre délinquance classique." Difficile pour les autorités françaises de s'attaquer aux fabricants, installés en Chine. En revanche, la police rappelle que détenir et mettre en circulation des faux billets est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison.
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