Opération "ports morts" des pêcheurs : des poissonneries rejoignent le mouvement contre "les règlementations européennes"
Des poissonneries prévoient de rester fermées jeudi 30 mars, en soutien à la mobilisation qui touche la filière pêche et l'opération "ports morts" organisée par le Comité national des pêches. Un appel à ne pas sortir les bateaux, à ne pas vendre de poisson, ou encore à ne pas mareyer pour dénoncer des "réglementations européennes inadaptées" et les prix toujours élevés du gazole. Des poissonneries indépendantes, mais aussi les étals des grandes surfaces, se joignent au mouvement.
"Un emploi en mer, c'est six emplois à terre", rappelle la poissonnerie brestoise Les idées bleues, sur ses réseaux sociaux. Elle ne lèvera pas son rideau ce jeudi matin afin de "soutenir les marins pêcheurs" et "la survie de la pêche artisanale", rapporte France Bleu Breizh Izel. De nombreux rayons poissonnerie au sein des enseignes Leclerc seront également fermés ou volontairement restreints, comme à Pleuven, à Plougastel (Finistère) ou encore à Pontivy (Morbihan). Une marche est prévue vers 10 heures ce jeudi matin à Brest (Finistère).
De leurs côtés, les pêcheurs poursuivent leurs blocages, notamment à Lorient (Morbihan), Erquy (Côtes-d'Armor), Douarnenez (Finistère), mais aussi Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) et Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), où le port était déjà bloqué mercredi, après une distribution gratuite de poissons organisée lundi, rapporte France Bleu Pays Basque.
"Le Français ne va pas s'arrêter de manger du poisson"
Les pêcheurs protestent notamment contre la fermeture programmée de zones de pêche dans le golfe de Gascogne. Une mesure, ordonnée par le Conseil d'État saisi par des associations de défense de l'environnement, dans le but de protéger les cétacés des prises accidentelles dans les filets. Entre le 1er décembre et le 26 mars, 1 300 petits cétacés, dont 92% de dauphins, ont été retrouvés échoués morts sur les côtes du littoral atlantique, selon le décompte de l'observatoire Pelagis.
Si la décision de la plus haute juridiction administrative française est appliquée, elle entraînera une "perte de 50% de chiffre d'affaires, et donc des fermetures d'entreprises" pour les pêcheurs, affirme Olivier Mercier, pêcheur basé à Arcachon sur France Bleu Pays Basque. "Le Français ne va pas s'arrêter de manger du poisson. Le nôtre sera remplacé par des importations, venues de pays européens et extra-européens, et par du poisson d'élevage", prédit le pêcheur girondin.
"C'est toute une filière qui est impactée, des matelots, des mareyeurs, des vendeuses, des salariés à terre. Comment on va être compensé ? On ne sait pas du tout... Il y a nos familles derrière", interroge Virginie, vendeuse de poissons à Bayonne.
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